Les Echos 15 juillet 2014
C3 Consultants doit trouver d’urgence un repreneur
Toutes les entités du groupe sont désormais en redressement judiciaire.Le prestataire de Pôle emploi compte 580 salariés
Le dossier a étonnement traîné en longueur. Mais après sept audiences, le tribunal de commerce de Nantes a fini par étendre la procédure de redressement judiciaire à l’ensemble des entités du groupe C3 Consultants. Basé à Saint-Herblain, en périphérie de Nantes, ce groupe est, avec 580 salariés, l’un des principaux opérateurs privés spécialisés dans le placement des demandeurs d’emploi, agissant notamment pour le compte de Pôle emploi. Son chiffre d’affaires était estimé à 23 millions d’euros en 2012.
Une première entité, C3 Consultants Atlantique, avait été placée en redressement judiciaire le 5 février dernier. Mais l’administrateur judiciaire, Armel Dolley, réclamait depuis plusieurs semaines l’extension de la procédure aux autres entités du groupe dont le passif global est estimé à plus de 14 millions d’euros. C’est désormais chose faite, avec une période d’observation de six mois, pour les filiales C3 Consultants Ile de France-Centre, qui représente la moitié de l’activité, ainsi que pour les entités Est, Sud-Ouest, C3 groupe et le holding TFI du PDG et fondateur du groupe Thierry Frère.
En mai, s’appuyant sur le rapport demandé par le tribunal à un expert-comptable, l’administrateur éreintait la gestion du groupe et pointait les nombreux flux d’argent entre les différentes entités entraînant une « confusion de la trésorerie » et rendant « manifestement impossible » un plan de continuation. La justice s’intéresse aussi à l’entreprise et à son dirigeant. Deux enquêtes préliminaires sont en cours. L’une est ouverte par le parquet de Nantes pour abus de biens sociaux. L’autre est menée par le parquet de Bobigny pour une éventuelle fraude aux contrats aidés dans le département de Seine-Saint-Denis.
Un groupe de cadres et Aksis s'intéressent au dossier
Mercredi dernier, le tribunal de commerce de Nantes a aussi décidé de nommer un deuxième administrateur judiciaire pour ces filiales, en l’occurrence Bertrand Manière, du cabinet TPM installé à Paris et à Nantes. Armel Dolley reste administrateur pour C3 Consultants Atlantique et TFI. Une audience est prévue le 24 septembre en vue d’une éventuelle fusion des procédures en cours.
De son côté, le ministère public a aussi requis mercredi d’écarter le dirigeant Thierry Frère de la direction du groupe, ce dernier étant résolu à demeurer dans la place où travaillent plusieurs membres de sa famille. Le tribunal rendra sa décision le 16 juillet sur ce point. C’est là une condition exigée par les candidats à la reprise et par les représentants du personnel.
Pour l’heure, alors que l’appel à repreneur n’a pas été lancé, un groupe de cadres s’intéresse au dossier ainsi que la société Aksis. Cette société de Saint-Quentin (Aisne), évolue dans le même secteur d’activité que C3 et vient de réitérer par courrier son intérêt pour le groupe nantais, dont le savoir-faire et l’expérience est reconnu dans le placement de chômeurs. Pour les observateurs de ce dossier complexe, le repreneur devra faire montre d’une solide surface financière et être adoubé par les instances de Pôle emploi, dont les contrats avec C3 courent jusqu’en 2015, les appels d’offres devant être relancés en octobre