Newsring 7 septembre 2013
En Grande-Bretagne, les plus précaires seront bientôt forcés à travailler davantage
«Travailler plus, pour gagner plus»? En Grande-Bretagne,les salariés les plus précaires sont sur le point d’être classés par le ministère du Travail et des Pensions dans la catégorie des «personnes ne travaillant pas assez», révèle samedi 7 septembre le quotidien britannique The Guardian. Conséquence de cette réforme du régime des allocations-chômage outre-manche, plus d’un million de personnes aux revenus faibles vont se voir forcés à travailler davantage, sous peine de voir leurs aides coupées. La mesure «choc» de l’administration Cameron suscite déjà une vive polémique.
The Guardian s’appuie sur des documents internes du ministère du Travail et des Pensions britannique qui révèlent que les personnes touchant un salaire «bas», entre 350 euros et 1127 euros mensuels, vont se voir forcées à réexaminer leur situation auprès de l’équivalent outre-manche de Pôle Emploi (Job Center). Sur ces personnes, une partie sera classée dans la catégorie des salariés «ne travaillant pas assez», et verra ses aides coupées en cas de refus de travailler davantage ou de subir une formation. Raison invoquée par le ministère: «Trop de salariés aux faibles revenus ne sont pas soutenus et aidés à gagner plus pour peut-être rompre avec la dépendance».
La mesure n’est pas sans rappeler les recommandations formulées, en France, par la Cour des comptes. L’institution s’était prononcée pour une réduction des allocations-chômage, avec une série de propositions pour rationaliser leur attribution. Une polémique tranchée par Hollande qui avait alors affirmé qu’il n’y aurait pas de réduction des allocations-chômage. L’opposition travailliste à Cameron dénonce de son côté une mesure qui néglige le manque de postes à pourvoir. Autre source de polémique, le nom des sept catégories dans lesquelles seront mis les chômeurs, et parmi lesquelles on trouve «trop malade pour travailler», «trop accroc au travail», «parents solitaires» ou encore ceux qui sont condamnés à être parmi ceux qui «ne travaillent pas assez».