Agents publics réserve d'indiens ?
Le Bien Public Dijon Ville 10 décembre 2014
Des agents publics de Pôle emploi à Paris
En 2008, lors de la fusion des Assedic et de l’ANPE en une agence unique tristement connue sous le nom de Pôle emploi, certains agents de l’ANPE ont refusé de passer sous statut privé. En Bourgogne, sur 1 100 salariés, ils sont 77 à avoir conservé leur statut public. Ce mardi, 23 d’entre eux ont rallié le rassemblement national, devant la direction générale de Pôle emploi, à l’appel de SNU, SUD et SNAP, principalement pour leur revalorisation salariale.
4,6 % de grévistes selon la direction
Vincent Kerlouégan, le secrétaire général de SNU Pôle emploi en Bourgogne affirme que « 90 % des agents publics » étaient en grève ce mardi. Contactée, la direction régionale signale que « les agences étaient ouvertes » et que sur l’effectif total, « on dénombrait 4,6 % de grévistes ».
« En 2008, nous avons le choix de rester sous le régime public car nous voulions une meilleure protection individuelle et nous avions la conviction qu’un service public doit être tenu par des agents publics », confie Vincent Kerlouégan. Six ans plus tard, dans leurs sacs de revendication, une multitude de griefs. Dont la « discrimination » salariale. « Il y a jusqu’à 25 % d’écart entre deux collègues effectuant les mêmes tâches, mais l’un sous statut privé, l’autre sous statut public ». Aussi, les grévistes réclament « un statut de fonctionnaire » afin d’avoir « une protection meilleure face à l’emploi » et « une retraite et une sécurité sociale ne dépendant plus du droit privé ». Pour les agents publics, ce changement serait aussi un moyen pour que la direction « ne revienne plus sur des droits rattachés au statut de fonctionnaire qu’elle aligne aujourd’hui sur le droit commun, comme le droit à la carrière. »
Écoutés, les agents publics sont rentrés en Bourgogne avec quelques promesses. « La direction générale s’est engagée à ouvrir quatre chantiers : étudier les conditions d’accès au statut de fonctionnaires, se concerter sur la classification des agents publics, revoir les grilles de salaires et analyser la gestion des carrières », rapporte Vincent Kerlouégan. De quoi espérer, pour le syndicaliste, que « la direction prenne ses responsabilités ».