Photo archives pullover-blog 22/06/2012 Signature de la convention avec pôle emploi
Karim Khetib, directeur régional de Pôle Emploi (à gauche sur la photo) a valorisé le volet insertion de la démarche comme levier pour l’emploi. Une excellente façon selon lui de « participer au développement économique d’un territoire tout en redonnant de l’espoir aux demandeurs d’emploi. Car c’est bien pour ça qu’on est là ! »
Nord Eclair 3 novembre 2013
Aide à l’implantation de Call Expert à Roubaix: on attend le bilan
Juin 2012. De la communauté urbaine à la mairie de Roubaix, en passant par Pôle emploi, ils rivalisaient de félicitations après l’installation d’un centre d’appel dans le quartier de l’Alma. C’était une bonne nouvelle en effet. Quelques mois plus tard, alors que le site battait sérieusement de l’aile, on n’entendait déjà plus personne. Rien non plus cet été quand Call Expert fermait une filiale dans le Sud. Ça n’est pas qu’il faille surveiller chaque entreprise qui s’installe à Roubaix comme le lait sur le feu, juste que celle-ci a une particularité : elle a bénéficié d’une aide publique importante de la communauté urbaine de Lille en mars 2012. Un soutien financier de 600 000 € que la société n’a finalement touché qu’à hauteur de 30 % (180 000 €). Et pour cause, elle n’a jamais embauché les 200 CDI promis.
Alors on s’interroge. La communauté urbaine déroule le tapis rouge pour l’implantation d’une société. Bien, puisque ça favorise la création d’emplois. Elle signe ensuite une convention d’objectifs avec le patron de Call Expert. Bien, puisque c’est la procédure. Mais ensuite ? Quel contrôle ? Quelles garanties ? Quel suivi ? Lorsque nous avons tenté de connaître le nombre de salariés travaillant dans cette boîte un an après son installation, les collectivités semblaient l’ignorer. Pourtant en début d’année, les remontées en provenance de Call Expert n’étaient déjà pas bonnes. Et très vite, on oubliait le point d’étape régulier promis à la signature de la convention. Et là, alors que la société vient d’être placée en redressement judiciaire, les collectivités, si promptes à applaudir le courage de s’implanter là, se montrent toujours discrètes.
Interrogé il y a dix jours, le maire de Roubaix Pierre Dubois ne souhaitait pas trop réagir, renvoyant vers la communauté urbaine, compétente dans le domaine économique. Quant à Michel-François Delannoy, premier vice-président contacté en octobre au lendemain de la détention du PDG, il rappelait que l’aide de LMCU était liée à l’emploi, non à une personne. Il n’empêche que c’est bien le destin du fondateur qui assombrit sérieusement celui de 800 salariés, dont une centaine à Roubaix. On comprend cet embarras. Le sujet est sensible, la situation complexe. Il est plus facile d’applaudir. On attend quand même un bilan.