La Gazette avec AFP 11 décembre 2014
Les agents publics de Pôle Emploi, en grève, en mal de valorisation
Une centaine de personnes s'est rassemblée mardi 9 décembre 2014 devant la direction de Pôle Emploi pour soutenir la grève des agents publics de l'organisme demandant "le respect de leurs droits" et "une revalorisation salariale", a constaté une journaliste de l'AFP.
Les 5 000 agents de droit public de Pôle emploi étaient appelés à cesser le travail, à l’appel de quatre syndicats. A la mi-journée, la direction évoquait 28,57 % de grévistes parmi les agents de statut public à la mi-journée, soit 2 % du personnel total de Pôle emploi en métropole et à La Réunion.
« C’est un taux de réussite important » sur une catégorie d’agents, s’est félicitée pour sa part Colette Pronost, secrétaire générale SNU-FSU, troisième syndicat de Pôle emploi, à l’origine du mouvement de grève avec trois syndicats non représentatifs : Sud, le Snap et le CMDT (Martinique).
Le service public de l’emploi compte, aujourd’hui, environ 5 000 agents publics. Ces anciens de l’ANPE ont refusé de passer sous statut privé lors de la fusion avec les Assedic en 2008, malgré un fort manque à gagner en termes de rémunération. Ils représentent un peu moins du dixième des effectifs de l’opérateur.
La grève intervient alors que Pôle emploi est sur le point de finaliser sa première classification des métiers depuis la fusion. « A travail égal, salaire égal, nous allons tous basculer dans des grilles d’appellation de métiers identiques donc nous devrions avoir des salaires identiques », dénonce Colette Pronost, qui souligne également des dysfonctionnements dans l’évolution des carrières des agents publics : concours internes à repasser, accès à la formation inégal et mutations plus complexes que pour leurs collègues en statut privé.
De son côté, la direction de Pôle Emploi affirme avoir engagé une discussion depuis le 30 octobre avec les organisations syndicales représentatives – CFDT, CGT/FO, SNU-FSU et CFE-CGC – qui doit se poursuivre jusqu’en 2015.
Des réponses devraient être obtenues avant la fin de l’année, ont précisé les syndicats à la sortie d’une réunion avec la direction.
Aucune marge de manoeuvre en termes de rémunération indiciaire -
Le directeur général de Pôle emploi Jean Bassères a expliqué, interrogé lors de son audition à l’Assemblée nationale dans le cadre du renouvellement de son mandat « qu’on ne peut pas avoir à la fois opté pour le statut public et ne pas considérer que c’est le point d’indice fixé par le gouvernement » qui détermine la rémunération.
« Je n’ai aucune marge de manoeuvre en termes de rémunération indiciaire à Pôle emploi », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était toutefois prêt à discuter d’une éventuelle évolution du statut des agents publics.
« Une amie nous a baptisés ‘les ventres qui gargouillent’ », plaisantait Nathalie Lemaire, conseillère Pôle emploi en région parisienne, évoquant ses 1 300 à 1 350 euros net par mois, primes comprises, après sept ans de service.
« On gagne 600 euros net de moins qu’un fonctionnaire de catégorie B, c’est pourquoi nous demandons notre intégration à la fonction publique », précise la conseillère, qui explique avoir choisi d’être agent de statut public pour avoir le droit « de dire non » notamment si on lui demandait de recevoir les gens en 15 minutes.