16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 18:19

 

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NOTICE SUR LA FRANCE rédigée par l'OCDE

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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 17:30

 

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AFP  16 juillet 2013

Poursuite du chômage en France à l'horizon 2014, selon l'OCDE

L'OCDE table sur une poursuite de la hausse du chômage en France à l'horizon fin 2014 et appelle le gouvernement à "s'attaquer" aux "défis structurels" du marché de l'emploi, alors que François Hollande ambitionne d'inverser "durablement la courbe du chômage à la fin de l'année" 2013.

Dans son rapport annuel "Perspectives de l'emploi", publié mardi, l'Organisation de coopération et de développement économiques prévoit un taux de chômage à 11,2% (11,6% en incluant les Dom) au 4e trimestre 2014, contre 10,7% au 2e trimestre 2013 (11,1% Dom compris).

Plus de cinq ans après le début de la crise financière mondiale, l'OCDE note que la France "fait face à un chômage durablement élevé et persistant" et que "le marché du travail français peine à se redresser".

A l'avant-veille d'une réunion des ministres du Travail du G20 à Moscou, l'OCDE appelle ainsi Paris à "s'attaquer à certains défis structurels qui continuent de persister sur le marché du travail".

"Si le taux de chômage en France est légèrement plus faible que dans la zone euro (12,2% en moyenne, tirée à la hausse par la Grèce et l'Espagne), il reste élevé en comparaison" des 34 pays de l'OCDE (8% en moyenne), et notamment de son voisin allemand, selon l'organisme. Outre-Rhin, le chômage devrait en effet passer en deçà des 5% fin 2014, selon ses projections.

"La part des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation, a augmenté de 2,8 points entre 2007 et 2012", relève également l'organisation internationale, qui appelle à investir dans une stratégie qui améliore les taux d'emploi à la fois des jeunes et des seniors, les deux catégories d'âge les plus frappées.

"Les emplois d'avenir et les contrats de génération, dispositifs ciblés sur les jeunes et les seniors, sont une première avancée en ce sens", estime l'organisme international, qui appelle toutefois à "des réformes plus structurelles permettant d'améliorer durablement les taux d'emploi à tous les âges".


"Réduire le dualisme" entre contrats courts et longs


L'OCDE évoque aussi la loi sur la sécurisation de l'emploi, votée au printemps, qui vise à offrir plus de flexibilité aux entreprises (modulation du temps de travail et des salaires en cas de difficultés conjoncturelles, réforme des procédures de licenciement...) et tout en sécurisant les salariés (renchérissement du coût de certains contrats courts, droits rechargeables à l'assurance chômage...).

Selon elle, cette réforme "va dans la bonne direction en créant des nouveaux outils de flexibilité qui devraient permettre une plus grande création d'emplois dans le moyen terme".

"Cependant, beaucoup reste à faire pour réellement réduire le dualisme du marché du travail en France" entre contrats courts et contrats longs, dit-elle. "En 2011, 78% des recrutements et 71% des cessations d'emploi correspondaient au début ou à la fin d'un CDD", est-il souligné.

Estimant que la "reprise" économique est en cours, François Hollande a réaffirmé dimanche son "engagement" d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année, remis en cause par nombre d'économistes, mais aussi par les prévisions de l'Insee et du Fonds monétaire international.

"Je me bats" pour l'emploi, a affirmé le chef de l’Etat lors de l'interview du 14 juillet depuis l’Élysée, alors que le nombre de demandeurs d'emploi sans activité est de 3,26 millions, un record historique. "La politique, ce n'est pas de la magie, c'est une volonté, c'est une stratégie, c'est une cohérence", a-t-il poursuivi énumérant les dispositifs mis en place en faveur de l'emploi.

Il y aura "100.000 emplois d'avenir d'ici la fin de l'année, et 70.000 contrats de génération au début de l'année prochaine", a promis François Hollande, évoquant aussi le plan d'urgence de formation de chômeurs destiné à pourvoir, d'ici la fin de l'année, "35.000 emplois" qui ne trouvent pas preneurs.

A défaut de voir le taux de chômage mesuré par l'Insee refluer au quatrième trimestre, le gouvernement guette un reflux des inscriptions à Pôle emploi, le deuxième indicateur qui mesure le chômage. Celui-ci, beaucoup plus volatil, a déjà marqué une pause inattendue en mai.

 



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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 08:00

 

1194834403734.jpgL'Usine Nouvelle  11 juillet 2013

Emplois vacants : les bons comptes feront les bonnes politiques

Le gouvernement a annoncé que 30 000 chômeurs seront formés cet automne pour des emplois qui ne trouvent pas preneurs. Le nombre de ces postes non pourvus, difficile à établir, nourrit tous les fantasmes…

Michel Sapin a reçu le 2 juillet les préfets de région afin de les mobiliser sur les 30 000 formations de chômeurs prévues durant les trois derniers mois de l’année. Objectif : permettre aux demandeurs d’emploi d’occuper des « emplois non pourvus », que le président de la République a chiffrés entre 200.000 et 300.000 lors de la conférence sociale. Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait lui parlé de 500 000 offres d’emploi non pourvues… Qu’en est-il vraiment ?

Un poste non pourvu, c’est une offre d’emploi déposée à Pôle emploi par une entreprise  qu’elle a retirée sans avoir embauché. Mais pour quelle raison ? Sur les 3 millions d’offres collectées chaque année par Pôle emploi, 466 200 ont été retirées en 2012, mais seulement 116 300 (4%)  parce que l’entreprise n’avait pas réussi à trouver le bon candidat. Les autres offres ont été retirées parce que l’entreprise avait recruté par ses propres moyens, sans Pôle emploi, ou parce qu’elle avait renoncé au recrutement. Cas le plus fréquent : un appel d’offre perdu. Attention, ce chiffre couvre toute une année, il n’est donc pas juste, statistiquement, de lui opposer un nombre de chômeurs à un instant T. Autre limite : Pôle emploi ne voit passer que 38% des offres d’emploi. Impossible de savoir si les autres recrutements rencontrent le même taux de difficultés…

Ne pas confondre postes non pourvus et emplois vacants !

Contrairement aux apparences, rien à voir ! La Dares, service statistique du ministère du Travail, demande chaque trimestre aux entreprises quel est leur nombre d’emplois vacants. Elle ne communique ces chiffres qu’à l’institut européen Eurostat, qui publie un taux d’emplois vacants dans chaque pays. En France, il s’élevait à 0,6% au troisième trimestre 2012, contre 1,4% en moyenne dans l’Union européenne et 2% en Allemagne. Selon les données brutes que l’Usine nouvelle s’est procuré, les emplois vacants en France s’élevaient à 73 800 fin 2012 dans les entreprises de plus de 10 salariés. En 2011, les moins de 10 salariés ont aussi été questionnées : elles ont cité 97150 emplois vacants, à ajouter aux 83300 recensés dans les plus de 10 salariés à cette même date, soit un total de 180 450 fin 2011.

Mais attention à la définition d’un emploi vacant, imposée par Eurostat : il s’agit d’un emploi pour lequel l’entreprise entreprend une "démarche active" de recherche d’un candidat, que l’emploi soit nouvellement créé, inoccupé, ou sur le point de se libérer. Ce chiffre reflète donc l’ensemble des recrutements en cours à un moment donné, qu’ils soient difficiles ou non. Fin 2013, la Dares rendra public ce chiffre, tandis que le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) adoptera début septembre un rapport sur les emplois vacants destiné à éclairer le débat public.

Cécile Maillard

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 21:07

 

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Le Monde  26 juin 2013

Pourquoi le chômage peut artificiellement baisser

Et s'il y arrivait ? Alors que le scepticisme est général sur la capacité de François Hollande à inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année comme il s'y est engagé, plusieurs indices laissent à penser qu'il pourrait bénéficier d'une accalmie, au moins temporaire, sur ce front. Le nombre de demandeurs d'emploi en mai, qui devaient être publiés mercredi 26 juin, ne devrait pas encore montrer d'inversion de la tendance.

Mais les chiffres qui arriveront à la fin de l'année pourraient bien être plus cléments. En tout cas, ceux du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi et sans aucune activité, dits "de catégorie A". Cet indicateur mensuel fait référence dans le débat public, même si le taux de chômage de l'Insee, publié tous les trois mois, est plus précis. "Ce qui compte pour tenir notre promesse, c'est les catégories A, prévient-on d'ailleurs déjà à l'Elysée, le taux de chômage va, lui, continuer à augmenter à cause de la hausse mécanique de la population active." L'Insee prévoit en effet que le chômage grimpe de 10,7 % à 11,1 % d'ici à la fin de l'année.

Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, une hausse du taux de chômage n'est pas incompatible avec un recul, au moins temporaire, des catégories A. L'Unedic, l'organisme qui gère l'assurance-chômage, prévoit ainsi que le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A augmente de "seulement" 4 900 personnes au quatrième trimestre. Un chiffre bien plus faible que la tendance enregistrée depuis l'élection de François Hollande, avec jusqu'ici près de 1 000 chômeurs de plus par jour. Une baisse ponctuelle du nombre d'inscrits pendant un ou deux mois, au tournant de 2014, semble ainsi tout à fait atteignable.

D'autant plus que, pour faire reculer à tout prix cet indicateur, le gouvernement a une arme massive : les contrats aidés. En tout, 540 000 devraient être signés en 2013, soit 100 000 de plus qu'en 2012. Une différence qui provient des 100 000 emplois d'avenir promis par le gouvernement pour cette année. Surtout, le gouvernement espère que ces contrats, après avoir connu un démarrage difficile, se déploient massivement sur le second semestre. Il table sur 70 000 signatures d'emplois d'avenir d'ici à décembre, contre seulement 30 000 entre janvier et juin. Si on y ajoute les 92 000 contrats aidés classiques supplémentaires annoncés début juin, le nombre total de bénéficiaires de contrats aidés va bondir d'ici à décembre.

Selon l'Insee, cette hausse devrait ainsi atteindre 108 000 personnes sur le second semestre. L'institut estime que cela ne suffira pas à compenser les destructions d'emplois et la hausse de la population active. Mais le gouvernement avance, lui, qu'il est en mesure de faire mieux que ces prévisions. "L'Insee se base sur des hypothèses plus pessimistes sur les effets de la politique de l'emploi, nous allons les démentir par notre action", a ainsi promis, dimanche 23 juin, Michel Sapin, le ministre du travail et de l'emploi, dans les colonnes du Parisien. En clair, le ministre espère que tous les contrats financés pour 2013 soient bien affectés, alors que l'institut en doute, face à la lenteur du démarrage des emplois d'avenir. 

Par ailleurs, le plan d'urgence sur les offres d'emploi non pourvues, dont les grands contours ont été annoncés à la conférence sociale des 20 et 21 juin, prévoit de faire rentrer environ 30 000 autres chômeurs en formation, entre septembre et décembre. Les effets de ce plan n'ont pas encore été mesurés par les prévisionnistes. Mais ces 30 000 chômeurs seront autant de personnes qui quitteront les catégories de chômeurs A, B ou C, observées de près, pour la catégorie D. Les contrats aidés passent en E. Deux catégories à l'abri des écrans radar.

Ce recours aux emplois aidés a fait ressortir les critiques sur la tentation pour le gouvernement de privilégier le traitement statistique du chômage aux réformes structurelles. "Le seul artifice sur lequel compte François Hollande, c'est une utilisation massive des contrats aidés en fin d'année", a ainsi critiqué François Fillon, le 18 juin, dans Le Figaro. Des critiques que la majorité a retournées à l'ancien premier ministre : "Pendant la crise de 2008, la droite a eu recours massivement aux emplois aidés et nous ne l'avons pas critiquée pour cela", a estimé M. Sapin.

Reste que la solution des contrats aidés ne peut être que temporaire. "Même s'ils peuvent ponctuellement entraîner une bonne surprise sur un mois ou deux, ils ne sont pas en mesure d'inverser la tendance à la hausse de la courbe du chômage. Pour le faire vraiment baisser, il faudrait des objectifs plus ambitieux, mais cela semble difficile dans le cadre budgétaire pour 2013", pronostique Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques.

Une piste qui ne semble pas au programme, tant les contrats aidés pèsent sur le budget de l'Etat. Décroché de haute lutte à Bercy par Michel Sapin le milliard d'euros supplémentaire prévu pour le ministère de l'emploi dans le budget 2014 devrait ainsi être essentiellement utilisé pour financer les contrats de génération, qui prévoient un allégement de charges pour l'embauche d'un jeune accompagné par le maintien dans l'emploi d'un senior. Cette mesure phare de François Hollande n'avait en effet, jusqu'ici, pas été financée. Autant d'hypothèques qui font douter que l'objectif présidentiel "d'inverser durablement la courbe du chômage et pas seulement pendant un mois ou deux", soit, lui, atteignable avant 2014.

Jean-Baptiste Chastand

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 17:23

 

DARES  26 juin 2013

 

455020-dsc 1431 crDEMANDEURS D’EMPLOI INSCRITS ET OFFRES COLLECTÉES PAR PÔLE EMPLOI EN MAI 2013


 Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 264 500 en France métropolitaine fin mai 2013. Ce nombre est stable par rapport à la fin avril 2013 (+0,0 %, soit +100). Sur un an, il croît de 11,5 %. 

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 531 100 en France métropolitaine fin mai 2013. En mai, le nombre de ceux de catégorie B est en hausse de 0,3 %(+10,2 % sur un an) et le nombre de ceux de catégorie C diminue de 0,7 % (+4,7 % sur un an).

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 795 600 en France métropolitaine fin mai 2013 (5 093 200 en France y compris Dom). Ce nombre est en baisse de 0,1 % (-3 600) au mois de mai. Sur un an, il augmente de 10,0 %.

Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories D et E s’établit à 622 800 en France métropolitaine fin mai 2013. En mai, le nombre d’inscrits en catégorie D est en hausse de 3,1 % et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,1 %


 
Demandeurs d’emploi selon le sexe et l’âge

En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A augmente au mois de mai 2013 de0,1 % pour les hommes (+12,8 % sur un an) et diminue de 0,1 % pour les femmes (+10,2 % sur un an).

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A de moins de 25 ans est en baisse de 0,5 % en mai (+10,7 %sur un an). Le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans diminue de 0,1 % (+10,0 % sur un an) et celui des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus s’accroît de 0,6 % (+16,7 % sur un an).

Parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi de catégories A, B, C, en France métropolitaine, le nombre d’hommes est stable en mai (+11,0 % sur un an) et le nombre de femmes diminue de 0,1 % (+9,0 % sur un an).

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B, C de moins de 25 ans est en baisse de 0,4 % en mai (+10,0 % sur un an).Le nombre de ceux de 25 à 49 ans diminue de 0,2 % (+8,5 % sur un an) et celui des demandeurs d’emploi de50 ans et plus s’accroît de 0,5 % (+14,9 % sur un an).


Demandeurs d’emploi selon l’ancienneté d’inscription

En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C depuis un an ou plus augmente de 0,5 % au mois de mai 2013 (+15,0 % sur un an) et celui des inscrits depuis moins d’un an diminue de 0,4 % (+6,8 % sur un an).


Les entrées et sorties de Pôle emploi

En France métropolitaine, les entrées à Pôle emploi en catégories A, B, C diminuent en mai (-4,9 % sur un mois,-2,0 % sur un an). Sur un mois, les entrées pour fins de contrat à durée déterminée (-4,6 %), fins de mission d’intérim (-2,5 %), licenciements économiques (-3,0 %), autres licenciements (-3,2%), démissions (-4,8 %),premières entrées (-1,1 %), reprises d’activité (-1,0 %)et autres cas (-7,2 %) sont toutes en baisse.

En France métropolitaine, les sorties de catégories A, B, C sont en hausse de 8,4 % en mai (+4,7 % sur un an). Sur un mois, les sorties pour reprises d’emploi déclarées (+7,5 %) et autres cas (+2,5 %) augmentent. Les sorties pour cessations d’inscription pour défaut d’actualisation augmentent très fortement (+19,9 %), après avoir été à un niveau relativement bas les deux mois précédents. Les sorties pour entrées en stage (-3,2 %), arrêts de recherche (-1,5 %) et radiations administratives (-9,4 %) diminuent.


 Les offres collectées et satisfaites par Pôle emploi

Le nombre des offres d’emploi collectées par Pôle emploi diminue de 5,8 % au mois de mai 2013 en France métropolitaine (-14,3 % sur un an). Sur un mois, les offres collectées d’emplois durables (plus de six mois),d’emplois temporaires (entre un et six mois) et d’emplois occasionnels (moins d’un mois) sont toutes en baisse(respectivement de -6,4 %, -2,9 % et -13,4 %).

En mai, le nombre des offres d’emploi satisfaites diminue de 4,0 % en France métropolitaine (-14,3 % sur un an).

Sur un mois, les offres satisfaites d’emplois durables, d’emplois temporaires et d’emplois occasionnels sont toutesen baisse (respectivement de -6,1 %, -0,5 % et -7,9 %).

 

Les chiffres complets

L'analyse de Michel Abhervé  

L'analyse de Marc Landré

 


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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 16:55

 

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Le Parisien  23 juin 2013

Sapin : «540 000 emplois aidés à la fin de l’année»

Michel Sapin, ministre du Travail, reste persuadé qu’en dépit des mauvaises nouvelles économiques le gouvernement tient le bon cap.

Au surlendemain de la conférence sociale, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social Maintient son objectif d'inverser la courbe du chômage et explique comment il compte faire pour y parvenir.

 

Les syndicats sont sortis très déçus de la conférence sociale, le Medef l’a trouvée « très utile ». Et vous?
MICHEL SAPIN.
C’était une grande conférence sociale. Le contexte économique très difficile joue sur les postures et les déclarations des uns ou des autres, mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Nous avons réussi depuis un an à mettre en place une nouvelle méthode, à développer une culture du dialogue social. J’observe qu’aujourd’hui cette méthode est partagée par tous.


Sur l’emploi, vous avez avancé?
Nous avons pris des mesures d’urgence. Il y a aujourd’hui des entreprises qui ont des emplois à pourvoir mais ne trouvent pas de candidats et des chômeurs qui recherchent du travail mais n’ont pas toujours la qualification nécessaire. Nous avons décidé, tous ensemble, à la grande conférence sociale, d’y remédier.

Ce sont souvent des jobs dont personne ne veut, ou alors des emplois qui requièrent des qualifications très pointues…
Il y a des métiers où les gens n’ont vraiment pas envie d’aller, c’est vrai. Dans ce cas, les employeurs doivent offrir de meilleures conditions de travail ou un meilleur salaire. Mais, pour le reste, là où c’est un problème de compétences disponibles, nous allons mettre en place d’ici à la fin de l’année ces 30000 formations supplémentaires pour permettre à ces emplois vacants de trouver preneur. Patronat, syndicats, régions, Etat : tout le monde a dit « banco » pour financer sa part du programme.

Seulement 30 000 emplois d’avenir ont été signés en six mois. Vous êtes déçu?
Absolument pas, c’est le rythme que nous avions prévu, il est normal que la montée en charge d’un nouveau dispositif soit progressive. Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 100 000 contrats cette année, vous verrez qu’il sera tenu.

Et pour les contrats de génération?
Là, j’ai haussé le ton à la grande conférence. Dans les petites entreprises, ça monte fort : environ 1000 par semaine. Mais, dans les entreprises de 50 à 300 salariés, où la loi prévoit des négociations, c’est à peine commencé, parce que ces négociations n’ont pas partout démarré. Il y a urgence, il ne faut plus attendre.

L’opposition dénonce un« plan caché » pour inverser la courbe du chômage à coups d’emplois aidés…
Il n’y a aucun plan caché. Personne ne pense qu’on ne résoudra le chômage à moyen ou long terme qu’avec des emplois aidés! Ce qui permet de créer de l’emploi durable, c’est la croissance, l’activité des entreprises. Mais pendant que la croissance est en panne on fait quoi? On compte les chômeurs sans rien faire? Pendant la crise de 2008, la droite a eu recours massivement aux emplois aidés et nous ne l’avons pas critiquée pour cela. Encore faut-il être attentif à la qualité des contrats aidés que l’on crée. Si ma seule préoccupation était de faire du chiffre, nous ne serions pas aussi exigeants sur les emplois d’avenir, en termes de profil des jeunes ou de formation. Je connais beaucoup de maires de droite qui s’engagent dans ces contrats, parfois plus que certains maires de gauche.

Il y aura combien d’emplois aidés à la fin de l’année?
Nous en avions programmé 340000. Nous venons d’en ajouter environ 100000. Avec les 100000 emplois d’avenir, nous serons donc à près de 540000 emplois aidés au total.

Dans ses dernières prévisions, l’Insee ne croit pas à l’inversion de la courbe du chômage…
L’Insee se base sur des hypothèses plus pessimistes sur les effets de la politique de l’emploi, nous allons les démentir par notre action.

Pas de coup de pouce pour le smic, gel du salaire des fonctionnaires… Le pouvoir d’achat a-t-il été le grand absent de la conférence sociale?

La principale cause de la baisse du pouvoir d’achat des Français, c’est le chômage. C’est en inversant sa courbe que l’on retrouvera du pouvoir d’achat et, pour cela, il faut continuer nos efforts de compétitivité. C’est elle qui nous permet de résister aux concurrents, de conquérir des marchés, de défendre notre industrie, de créer des emplois.

Ça veut dire que les salaires n’augmenteront pas durant le quinquennat?
Le président de la République l’a toujours dit : il y aura deux temps dans le quinquennat. D’abord celui de l’effort, du redressement, pour retrouver de la confiance et de la croissance. Nous y sommes.

Ça finit quand, le redressement?
Je ne connais pas la date. Mais il y aura un deuxième temps, j’en suis persuadé. Le temps où chacun bénéficiera du fruit des efforts demandés.

Comment allez-vous réformer la formation professionnelle?
Il faut une réforme en profondeur et tout le monde y est prêt. L’objectif est d’orienter davantage qu’aujourd’hui les efforts de formation vers les jeunes, les chômeurs, les salariés les moins qualifiés d’une part, et de raisonner davantage en termes de « parcours professionnel » personnel : on ne reste plus forcément une vie entière dans le même métier et la même entreprise.

Sur les retraites, le gouvernement s’en tiendra-t-il à des ajustements comme le redoutent certains partenaires sociaux?
Ce sera une vraie réforme de long terme, pour mettre en place des mécanismes qui permettront de financer nos régimes de retraite d’ici quarante ans. En même temps, il y a un déficit immédiat qui nécessite des ajustements immédiats. Il faut faire les deux, et nous allons faire les deux.

Tout le monde peut-il travailler quarante-quatre ans?
Avec Nicolas Sarkozy, celui qui avait commencé sa carrière tôt était obligé de travailler plus longtemps que les autres avant de partir. Le gouvernement a choisi une voie plus juste, en ne touchant pas à l’âge légal de départ à la retraite, mais en discutant de la durée de cotisation. Je rappelle par ailleurs à tous ceux qui se font peur avec des calculs insensés que la loi prévoit que tout le monde peut partir à la retraite à taux plein à 67 ans.


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 16:04

 

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Photo archives pullover-blog: St Chamond 4/02/ 2010 (fermeture de l'usine SIEMENS)

 

DARES  30 mai 2013

 

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 264 400 en France métropolitaine fin avril 2013. Ce nombre est en hausse par rapport à la fin mars 2013 (+1,2 %, soit +39 800). Sur un an, il croît de 12,5 %.

 

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 534 800 en France métropolitaine fin avril 2013. En avril, le nombre de ceux de catégorie B est en baisse de 1,6 % (+9,9 % sur un an) et le nombre de ceux de catégorie C augmente de 3,3 % (+5,7 % sur un an).

 

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 799 200 en France métropolitaine fin avril 2013 (5 095 700 en France y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 1,2 % (+58 100) au mois d’avril. Sur un an, il augmente de 10,8 %.

 

Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories D et E s’établit à 614 400 en France métropolitaine fin avril 2013. En avril, le nombre d’inscrits en catégorie D est en hausse de 2,7 % et le nombre d’inscrits en catégorie E est stable.

 

 

Les chiffres complets:DARES avril 2013

 

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Pontault Combault

 

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Morlaix


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Pontivy

 

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Sarcelles


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 VIDEO



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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 18:52

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DARES  25 avril 2013

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 224 600 en France métropolitaine fin mars 2013. Ce nombre est en hausse par rapport à la fin février 2013 (+1,2 %, soit +36 900). Sur un an, il croît de 11,5 %.

 

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 516 500 en France métropolitaine fin mars 2013. En mars, le nombre de ceux de catégorie B est en hausse de 3,1 % (+12,7 % sur un an) et le nombre de ceux de catégorie C baisse de 2,4 % (+2,3 % sur un an).

 

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 741 100 en France métropolitaine fin mars 2013 (5 033 600 en France y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 0,7 % (+34 400) au mois de mars. Sur un an, il augmente de 9,8 %.

 

Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories D et E s’établit à 607 400 en France métropolitaine fin mars 2013. En mars, le nombre d’inscrits en catégorie D est en baisse de 1,6 % et le nombre d’inscrits en catégorie E diminue de 0,3 %.

Tous les chiffres: voir colonne de droite sur le blog

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 06:42

 

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Agoravox  18 avril 2013

Exclusif. Pôle emploi : Les drôles de comptes de l’enquête « Besoin en main d’œuvre »

Pôle emploi publie depuis 10 ans son enquête BMO (Besoins en main-d’euvre). Les chiffres de l’étude sont souvent paradoxaux dans le contexte actuel de records du chômage en France. En effet, les derniers en date font état de projets de recrutement en hausse de 0,3% en 2012. Le hic est que Pôle emploi recueille parfois ces données selon des procédés dont la fiabilité est plus que relative, tout autant que les moyens mis en oeuvre. Tant pis pour le demandeur d’emploi.

  Nous l’appellerons Jean. Il a travaillé (en CDD) pour Pôle emploi, participant spécifiquement à l’enquête BMO qui se déroule, pour réaliser ce bilan, traditionnellement en fin d’année pour publication dans les premiers mois de l’année suivante.

Le constat de Jean est sans appel : « je ne crois pas qu’il faille accorder quelque crédit que ce soit à l’enquête BMO ». Cette enquête est conjointement réalisée avec le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie).

Jean détaille les moyens mis en œuvre par Pôle emploi pour constituer une image tendancielle du marché de l’emploi, porteuse d’espoir pour les 3,18 millions de chômeurs français :

- Quinze CDD sur un mois juste avant noël, payés au SMIC ;

- Des répertoires téléphoniques et carnets d’adresses obsolètes :

- Des codes ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et Emplois ) non mis à jour ;

- Un logiciel peu adapté à la tâche ;

- Des secteurs d’activités à contacter aux abonnés absents ;

- Du matériel d’appel désuet ou hors d’usage.

Chez Pôle emploi, un responsable explique à Agoravox que "ce n'est pas tant la méthode qui est à remettre en cause que la difficulté pour les chefs d'entreprises à répondre précisément aux questions"  

 

TRAVESTIR L’INCERTITUDE EN CERTITUDES

Ce qui est bien dommage car Jean, lui, a mis toute sa bonne volonté pour les écouter. Mais ce n'est pas précisément ce qu'on lui demandait. Tout d’abord, il constate qu’il ne travaille pas directement pour Pôle emploi mais que ce dernier sous-traite au secteur privé, à Synerfil, du groupe Teleperformance. Il s'agit d' un poids lourd de « l’expérience client externalisée ».

Contactée également par Agoravox, cette dernière société ne s’est pas montrée particulièrement pressée de commenter nos informations.

Chez Pôle emploi, le responsable affirme que sur les 26 régions passées au crible par l'enquête seules trois font appel à des sous-traitants (soit 15 bassins d'emplois sur 388). Parmi ces régions, l'une des plus importantes toutefois : l'Ile-de-France. Jean travaillait "sur" cette région.

Comme dans toutes les entreprises de services, chez Synerfil il faut faire du chiffre. Avec les moyens qui lui sont donnés, Jean pose les questions devant permettre de construire l’enquête BMO :

- Avez-vous des projets de recrutements pour l’année prochaine ?

- Pour quel type de poste ?

- Combien de personnels pour ce type de poste ?

Dans un premier temps, il est reproché à Jean d'être trop « à l’écoute » des interlocuteurs qu’il arrive à joindre. Pas bon. Il faut aller à l’essentiel.

Très vite se dessine un gros problème, du moins quand il s’agit de définir chiffres et statistiques fiables. En effet, l’employeur interrogé est très partagé sur la teneur des réponses qu’il peut donner.

« Notre travail était de travestir l’incertitude en certitudes ». Telle était la demande du responsable Synerfil sous pression car au bout de deux semaines, Pôle emploi, son « client » s’inquiétait du manque de résultats.

Donc avec une réponse du type : « il y aura sans doute des projets de recrutement, on ne sait pas vraiment dans quel secteur ni combien de personnes » nous cochions « oui » dans l’interface informatique se rappelle Jean.

 

FISSION MOLECULAIRE

Pour quel type de poste ? Réponse du style : « sans doute des ingénieurs, peut-être des commerciaux, probablement des administratifs ou des ouvriers ». En fait personne n’en sait rien mais est noté alors sans frémir : « Ingénieur, commercial, administratif, ouvrier ».

Et enfin, combien ? Cet élément est assez important pour déterminer "la tendance" au niveau de Pôle emploi mais sont éliminés les « peut-être » des réponses. En revanche est retenue la fourchette haute des estimations : Trois si la réponse était « deux ou trois, peut-être »....

Puis arrivait la question qui devait se rapporter au code « Répertoire Opérationnel des Métiers et Emplois » (ROME) pour évaluer les besoins en détail. Si l’interlocuteur répondait « nous cherchons des ingénieurs en énergie atomique » et que la liste ROME en est privée nous cochions « ingénieur en fission moléculaire », se rappelle Jean. Plus précis, tu meurs... L'important, dit le responsable de Pôle Emploi, est de savoir qu'il s'agit d' ingénieurs qu'on recherche.

  Mais tout ceci n’est, bien entendu, permis que si vous avez un contact au téléphone. Ce qui tient du miracle car, on le sait, peu d’actifs battent les mains de joie lorsqu’on leur demande de répondre à ce type de questionnaire. Sachant que ce sont, quand même, les petites entreprises qui se prêtent le plus facilement au jeu.

Enfin, un « central » est censé piloter des « fiches sociétés » classées par ordre d’importance « moins de 10 salariés », (plus de 300 salariés », etc… Mais des secteurs n’ont pas de fiches du tout comme ceux de l’audiovisuel, de la presse, du cinéma, de l’imprimerie ou bien encore de l’édition.

Sinon, Pôle emploi a rendu publique le 9 avril 2013, son enquête BMO pour 2013. Elle fait état de 1 613 100 projets de recrutement dans les 388 bassins d’emploi français. Ce qui correspond à 421 900 recruteurs potentiels. Chiffres "pondérés et retraités", selon Pôle Emploi qui ne peut chiffrer le coût financier de cette enquête.

Son responsable explique que depuis dix ans qu'elle existe, ses estimations ont "systématiquement été en dessous des réalisations, sauf en 2009 où l'on avait pas vu venir la crise". Une information qui va immédiatement rassurer, on s'en doute, les usagers de ce service public. 


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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 15:38

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Par Becquet53 sur blog Médiapart  6 avril 2013

Chômage : des modèles erronés et des prévisions fausses à l’impossible équation.

Lors de son intervention, François Hollande a réitéré sa promesse d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. "Ce n'est pas un pronostic, c'est un engagement et une bataille. Les moyens sont là".

En l’écoutant, on se dit naturellement, et en voyant les chiffres mois après mois du chômage, c’est impossible ! Oui, c’est l’impossible équation !

Mais le président pour persévérer dans cette affirmation, se base sur des prévisions qui lui sont fournies, commentées et analysées par nombre de ses conseillers, avec notes de synthèse et rapports détaillés à la clé. Et ses prévisions sont fournies par plusieurs sources : les prévisions de chômage de l’UNEDIC (voir ICI), vérifiées par le ministère du travail (voir ICI), avec des comparaisons sur les années précédentes et en liaison avec les travaux de l’INSEE (voir ICI).

Des modèles incertains.

Pour que des prévisions soient établies, on « fabrique » des modèles de prévisions, souvent mis en place par l’INSEE, et que l’on affine en fonction des données fournis chaque mois sur le sujet par Pôle Emploi.

Mais pour établir le degré de fiabilité d’un modèle de prévision, il est intéressant de comparer sur une certaine période les décalages entre la prévision faite et la réalité.

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Très intéressant tableau, pour 2009, erreur complète du modèle, tant sur la prévision du PIB que sur le nombre de chômeurs supplémentaires (catégorie ABC). Le modèle est donc adapté, et l’UNEDIC s’empresse pour l’année suivante de reprendre, non plus les prévisions du gouvernement mais les prévisions (plus réalistes) de plusieurs organismes indépendants (OCDE, OFCE, CE). On s’aperçoit alors que les prévisions et les réalisations du PIB sont plutôt justes, mais pas le nombre de chômeurs.

Pourquoi ? Et bien parce que la crise a bouleversé les corrélations établiées entre le PIB et le chômage.

En travaillant sur des modèles statistiques, on s’aperçoit qu’avant la crise, à partir de 1,9 % d’accroissement du PIB, on créait de l’emploi, et le nombre de chômeurs diminuait, cette tendance  d’inversion de la courbe du chômage, depuis 2009, se situe maintenant à 2,4 % de PIB.

Des prévisions fausses

Plusieurs explications à cela, la première est le nombre de personnes entrant chaque année sur le marché de l’emploi. Jusqu’en 2010, 140.000 emplois étaient nécessaire  (voir ICI) pour faire baisser le chômage (solde entre les jeunes arrivant sur le marchés et les départs en retraites), depuis la réforme de 2010 sur la retraite, avec le recul de l’âge de la retraite, le solde est d’environ 200.000 emplois, la tendance commencera à s’inverser en 2013 avec le dispositif carrière longue.

Le second facteur de moindre importance, est l’amélioration de la productivité, qui est même en accélération depuis 2010, qui a pour conséquence qu’à production constante, le nombre d’emploi nécessaire diminue, et donc le chômage augmente.

Pour confirmer cette tendance, il suffit de voir la prévision établit au début de cette année par l’UNEDIC d’un accroissement de 178.000 chômeurs supplémentaires sur l’année 2013, alors qu’en deux mois, c’est déjà 87.300 chômeurs en plus. La prévision sera certainement fausse et le nombre réel plus important que la prévision

Alors pourquoi cette prévision optimiste ?

Et bien, les statistiques établies à partir des coefficients de corrélation sur les dix dernières années donnent respectivement un accroissement de 266.000 pour 2013 et 55.000 pour 2014.

Si de plus, on tient compte des prévisions de création d’emploi sur les différentes mesures prises  (à supposer que chaque création d’emploi correspond à un chômeur en moins) :

1)      Le crédit d’impôt pour l’emploi et la compétitivité qui pourrait créer 23.000 emplois dès 2013 (voir ICI),

2)      Les emplois d’avenir qui ont un objectif affiché de 100.000 par an, soit 200.000 emplois sur la période (voir ICI), mais les bénéficiaires ne sont pas tous, loin de là, présent dans les chiffres du chômage, donc on est sur une trajectoire de 30.000 postes à pourvoir pour les demandeurs d’emplois en 2013.

3)      Idem pour les contrats de génération, 200.000 pour la période 2013-2014, mais leur objectif principal est de préserver l’emploi (voir ICI), soit une conséquence de 30.000 demandeurs d’emploi en moins.

Pour l’instant et sur la tendance des premiers mois, c’est 88.000 demandeurs d’emploi en moins avec ces trois mesures en 2013, à déduire de notre chiffre de 266.000 chômeurs du modèle de prévision, et là on atteint un chiffre estimé de 178.000, pile poil le modèle UNEDIC.

Maintenant, si on projette les prévisions pour l’année 2014 de ces trois mesures, tout en étant même prudent, soit 200.000 emplois, le chiffre du nombre de chômeurs baisse pour 2014, -145.000 en moins, et cela permet à François Hollande d’affirmer une inversion qui intervient fin 2013.

Mais si on ne prend en compte dans le modèle que les chiffres sur les années de crise (2009-2012), on atteint 357.000 pour 2013 (et 218.000 pour 2014, beaucoup plus proche de la tendance actuelle.

Et tenant compte des mesures citées précédemment, alors  la réalité sera peut-être de 269.000 chômeurs supplémentaires pour 2013 et 18.000 pour 2014. Pas d’inversion donc à la fin de cette année 2103, ni même fin 2014, peut-être en 2015, mais avec une croissance plus importante.

L’impossible équation.

Alors on en revient aux paramètres de la loi d’OKUN (voir ICI), et dont se servent tous ces instituts pour leurs prévisions de chômage, loi qui établit une corrélation étroite entre le PIB et le chômage, quasi linéaire et qui établit qu’au-dessus d’un certain seuil, on crée de l’emploi, en dessous de ce seuil, on détruit de l’emploi. Ce seuil en France est de 1,9% depuis 1990, mais il est depuis 2009, proche de 2,4%.

La dernière explication est donc plus structurelle, ce qu’avaient démontré d’ailleurs des économistes américains, dont Ben Benmarke, l’actuel directeur de la réserve fédérale américaine, sur la corrélation entre la diminution mécanique du PIB à chaque augmentation de chômage, liée au multiplicateur fiscal, venant ainsi perturber cette fameuse loi d’OKUN, croyance fondamentale ancrée dans la tête de la plupart des économistes, d’où aussi l’ahurissante conclusion du FMI sur ses modèles faussés (voir ICI).

De 2009 à fin 2012, le taux de chômage est passé de 9 à 10,6%, soit 1,6% de plus. Le taux moyen d’écart entre les prévisions de départ sur le PIB annoncé par le gouvernement et la réalité constatée par l’INSEE sur la même période est de 0,9%, moins de PIB, plus de chômage et donc encore moins de PIB et donc encore plus de chômage.

Alors pour résumé cette équation: plan de rigueur ou de récession (au choix)= baisse du PIB = chômage en plus = baisse du PIB = nouveau plan de rigueur…..

Et là, on commence à comprendre la succession des plans de rigueur de ces dernières années. Mais le problème, c’est que nous sommes dans le cas d’une référence circulaire (voir ICI), bien connu en mathématique, où le premier élément entraîne le second qui entraîne un troisième qui entraîne de nouveau le premier élément, et que l’on pourrait traduire dans notre cas par l’impossible équation.

En conclusion, il s’agit bien de pronostics incertains, basé sur des modèles dépassés, même si « la boite à outils » existe.

Rendez-vous dans un an !

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