25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 10:39

 

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AFP  25 mars 2013

 

Le nombre d'inscrits en février à Pôle emploi, dévoilé mardi, pourrait dépasser le record absolu de 1997 (3,195 millions). Mais, pour les experts, qui tablent sur une poursuite de la dégradation, ce chiffre reflète aujourd'hui une crise bien plus aigüe et durable du marché de l'emploi. Fin janvier, 3,169 millions de chômeurs sans activité étaient recensés en métropole, très près du pic historique de janvier 1997. Un chiffre alors relativisé au ministère du Travail : "Il y a quand même une limite à l'exercice de comparaison des valeurs absolues, car, entre-temps, la population active s'est accrue d'à peu près 3 millions de personnes". "En valeur relative, on n'est pas au record, et on espère ne pas y parvenir", assurait-on en réitérant l'objectif présidentiel d'une inversion de la courbe fin 2013. "Le nombre absolu a surtout une valeur symbolique", juge aussi Christine Erhel, du Centre d'études pour l'emploi (CEE), qui préconise de "regarder plutôt le taux de chômage", l'indicateur qui rapporte le nombre de chômeurs à la population active.

 

Selon l'Insee, il atteignait 10,2 % fin 2012 en métropole. Soit 0,6 point de moins que le record historique (10,8 %) observé à deux reprises en 1994 et 1997. Mais les perspectives sont bien plus moroses qu'elle ne l'étaient à l'époque : l'Insee table ainsi sur 10,6 % en juin 2013 en métropole, et l'OCDE sur une stabilisation fin 2013 autour de 10,9 %. "La problématique n'est pas du tout la même qu'il y a 16 ans : ce chiffre reflétait alors une récession passée, celle de 1992-1993. Aujourd'hui, on n'imagine pas que la conjoncture puisse se retourner rapidement, donc on ne va pas s'arrêter à ce niveau-là de chômage", estime Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis, alors que l'Insee prédit une croissance "quasi nulle" jusqu'à fin juin 2013. "À l'époque, quand on a relâché la pression, après que la politique du franc fort menée pour intégrer la zone euro a engendré un perte de compétitivité, l'activité est rapidement repartie : en 1999-2000, on avait de nouveau 3 % de croissance", abonde son confrère Éric Heyer, de l'OFCE.

"Une situation bien plus dégradée"qu'en 1997

Éric Heyer pointe aussi qu'en 1997, renverser la courbe du chômage était, dans l'absolu, une tâche plus ardue. "Chaque année, le solde entre les jeunes arrivant sur le marché du travail et les seniors le quittant tournait autour de 250 000 personnes, contre 100 000 à 150 000 actuellement. Pour stabiliser le chômage, il fallait donc créer beaucoup plus d'emplois. Ce devrait donc être plus simple aujourd'hui, mais on n'y parvient pas : cela montre que la situation est bien plus dégradée. Et encore, la démographie nous a évité plusieurs centaines de milliers de chômeurs supplémentaires !", souligne Éric Heyer.

En 1997, la France s'apprêtait aussi à se doter d'outils de lutte contre le chômage de grande ampleur. Si le bilan des emplois jeunes (1997) et des lois Aubry sur les 35 heures (1998 et 2000) reste aujourd'hui controversé, il y a consensus sur le fait que plusieurs centaines de milliers d'emplois avaient alors été créés. Que peut-on espérer des emplois d'avenir, du contrat de génération, de la réforme du marché du travail et du crédit d'impôt compétitivité (CICE) ? "Rien de bon, si on considère que la politique budgétaire d'austérité a un impact sur l'activité", répond Éric Heyer. "Si au contraire on pense qu'elle n'a aucune incidence, alors toutes les réformes que l'on prend vont dans le bon sens et ça ira mieux demain : c'est la pensée qui dominait jusqu'à il y a encore quelques mois", estime-t-il, en adhérant à la première thèse.

Pour Philippe Waechter, ces outils "sont des outils d'accompagnement qui vont dans le bon sens", mais "la problématique de l'activité, très franco-française" demeure. "Il y a beaucoup à faire pour inciter les entreprises à investir", juge-t-il. L'Insee évalue le nombre d'emplois imputables au crédit d'impôt à 15 000 au premier semestre 2013, et prévoit que l'emploi non marchand serait "à nouveau en hausse grâce aux emplois aidés". Malgré cela, 74 000 postes devaient encore disparaître d'ici juin dans les secteurs marchands.

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commentaires

A
It was very much disappointing to read the record of people who are unemployed in a country like France. I think there is a lot of effort put in to collect all the information on this topic. I<br /> appreciate the effort. I hope this article becomes an eye opener. Thanks. http://www.outlook-support.com/
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M
Voir "Les inscrits à Pôle emploi en recherche active d’emploi ne sont pas 5 millions : heureusement que le mois n’avait que 28 jours"<br /> <br /> sur http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/03/26/pole-emploi-fevrier/
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