19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 18:54

 

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Trois organisations syndicales totalisant plus de 50%  des suffrages (FO, CGT et SNU) font valoir leur droit d'opposition


Monsieur le Directeur Général,

Le calendrier de signature de l'Accord du 19/12/2014 est clôturé. Conformément à l'Article L2232-12 du code du travail, nos organisations ont décidé en toute responsabilité de refuser de signer cet accord et de faire valoir leur droit d'opposition.

Contrairement à ce que vous affirmez, nous constatons que ce projet accord ne donne pas satisfaction aux revendications que nous avons défendues tout au long des négociations :

 Un positionnement qui assure à chacun et chacune de trouver la reconnaissance de ses qualifications, de ses expériences et de ses expertises,

 Une grille de classification des emplois claire permettant à chaque agent-e des possibilités de progression et de mobilité professionnelle,

 Un véritable déroulement de carrière garanti à l'ensemble du personnel,

 Un budget compatible avec les enjeux de cette négociation.

En complément, nous ajoutons que la place centrale de l'évaluation individuelle dans cet accord aggrave un peu plus les défauts principaux des dispositions déjà appliquées, et que nous aurions souhaité corriger dans cette négociation.

Enfin, à travers l'article 9-3 du projet d'accord, vous tentez d'associer l'ensemble des organisations syndicales, parties à la négociation, à la remise en cause de dispositions plus favorables existantes à ce jour dans les textes règlementaires et/ou conventionnels nationaux et locaux.

Par ce courrier, certes nous nous opposons à la mise en œuvre du texte que vous avez ouvert à la signature jusqu'à ce jour, et dans le même temps nous sommes convaincus que la négociation doit aboutir. Nous vous demandons instamment de la poursuivre afin de conclure à un texte qui garantisse à tout agent de droit privé à pôle-Emploi, un vrai progrès social.

Nous restons dans l'attente de votre réponse, et vous prions d'agréer Monsieur le directeur général nos salutations les meilleures,

 SZEFEROWICZ Sylvie  DEPROUW Nathalie PRONOST Colette 

 Déléguée Syndicale Centrale FO Déléguée Syndicale Centrale CGT Déléguée Syndicale Centrale SNU

 MILON Fabien BARDAJI Rubens STEYGER Jean Charles

 Délégué Syndical Central FO Délégué Syndical Central CGT Délégué Syndical Central SNU 

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8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 23:04

 

amenagement interieur chat

Un certain nombre de collègues me contactent pour faire connaître leur point de vue sur certains aspects de la nouvelle classification. Je leur prête volontier une tribune, qui n'engage que leurs auteurs.

Aurore

Aujourd'hui une collègue "double compétence" a rédigé une lettre au DG qu'elle souhaite faire partager aux lecteurs du blog. Si vous souhaitez la contacter:

danhuet@ club-internet.fr

 

"Monsieur,

 

Par cette lettre, je voudrais attirer votre attention sur un point important en ce qui concerne la classification des métiers à pôle emploi dont vous êtes en train de négocier la nouvelle grille.

Nous sommes environ 3000 salariés à avoir fait des formations complémentaires afin d’obtenir la double compétence placement et indemnisation, ces efforts l’ont été de façon volontaires et ont demandé un investissement personnel de chacun qui ont engendré pour l’établissement des coûts en formation importants. Ce choix nous permet à tous aujourd’hui d’exercer un métier complet et d’être au service des usagers de manière optimale. Pour l’établissement que nous servons, notre double compétence permet une optimisation des moyens, une souplesse d’organisation et dans chaque agence nous sommes essentiels afin d’assurer un service complet de qualité.

Or, dans le projet de classification, nous ne nous retrouvons nulle part, notre fiche métier n’existant pas. Je voudrais connaitre les raisons de ce choix de notre institution, allons-nous devoir abandonner notre spécificité et revenir à des fonctions plus basiques ? Devons-nous faire abstraction de nos compétences et continuer d’exercer notre métier de manière plus restreinte en nous spécifiant sur un seul champ indemnisation ou placement ?

Je sais que les organisations syndicales ne défendent pas notre choix d’intervenir sur les deux volets estimant que la masse de travail que cela engendre n’est pas supportable sur un seul individu.

Je tiens à vous faire remarquer pourtant que nous y parvenons, certes nous jonglons souvent, servant de variable d’ajustement au sein des agences, avec des plannings très serrés et intenses mais c’est justement ce qui me motive et me donne l’envie de continuer dans ce choix.

Je ne me vois pas revenir sur un métier restreint, les efforts que j’ai fourni depuis la création de pôle emploi et la fusion m’ont permis d’élargir mon horizon professionnel, pour moi, cela a été un choix afin de mieux servir les usagers et l’établissement, pôle emploi dans la philosophie de sa création devait tendre vers ce but, permettre à chaque conseiller d’aider les demandeurs sur les deux champs d’action et leur rendre un service de meilleure qualité. Or, cette nouvelle classification fait table rase de nos efforts ne nous reconnaissant pas dans la grille définie actuellement.

 

Je vous demande donc de continuer sur la base du volontariat à exercer notre métier en nous permettant de nous positionner sur une fiche métier double compétences, nous reclasser sur une grille de coefficient cohérente avec notre spécificité et en adéquation avec les efforts fournis par chacun en matière de formation et de développement professionnel. Merci également d’élargir les possibilités pour nous de nous positionner sur les postes de relations d’entreprise sans pour autant abandonner notre investissement sur l’indemnisation.

J’espère que vous tiendrez compte de ce courrier, ceci  afin de permettre à chacun d’entre nous de se positionner comme il le souhaite, soit sur les deux champs soit sur un seul.

 

D’avance, merci de votre  attention.

      Cordialement, 

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 12:16

Enfin l'embargo est levé: les agents ont le droit de savoir !

amenagement interieur chat

Le projet d'accord présenté aux organisations syndicales:

TEXTE INTEGRAL

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 22:26

 

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La réhumanisation nécessaire du service public de l'emploi

 

AFP  20 février 2013

 

Pôle emploi: syndicats et chômeurs réclament ensemble des mesures d'urgence

 

Deux syndicats de Pôle emploi (SNU et SUD) ont réclamé mercredi avec le MNCP (Chômeurs et précaires) des mesures d'urgence pour que "les choses changent" des "deux côtés du guichet" afin d'empêcher des drames comme l'immolation d'un chômeur nantais il y a une semaine.

"L'onde de choc" provoquée par la mort de ce chômeur en fin de droits, qui devait par ailleurs rembourser à Pôle emploi un "indu" de quelques centaines d'euros, "a été vécue des deux côtés du guichet. C'est un travail ensemble qu'il faut engager", a estimé lors d'une conférence de presse commune Jean-Charles Steyger, membre du bureau national du SNU-FSU, l'un des trois principaux syndicats à Pôle emploi.

Le SNU a réclamé au plus vite une "conférence nationale de lutte contre le chômage et l'exclusion", avec les représentants des personnels de Pôle emploi, des chômeurs, des partenaires sociaux qui gèrent l'assurance-chômage et les pouvoirs publics, afin de "répondre aux besoins des demandeurs d'emploi en fin de droits".

Alors qu'environ 90.000 personnes épuisent chaque mois leurs droits à une indemnisation, les deux syndicats et le MNCP souhaitent qu'ils puissent bénéficier automatiquement d'une allocation "de solidarité" ou "de crise", les minima sociaux (ASS, RSA) étant soumis à des conditions que tous ne remplissent pas. Ils appellent aussi à "un moratoire sur les indus".

La suppression des radiations, sauf pour les cas de fraude, voulue par le MNCP, est jugée "raisonnable" par le SNU. Elle "allègerait aussi notre batterie administrative et nous permettrait de nous recentrer sur notre métier", a fait valoir M. Steyger.

"L'absence d'un demandeur d'emploi à une convocation ne devrait pas être un motif de radiation", a souligné Nicole Allier (Sud). Dans son rapport présenté jeudi au Conseil d'administration de Pôle emploi, le médiateur national de Pôle emploi recommande d'abroger les radiations pour les "absences à convocation", sanctionnées en général par la perte de deux mois d'allocation, au profit d'un dispositif de "graduation ou de sursis".

Des mesures d'"urgence" doivent aussi, selon eux, s'accompagner "de nouveaux droits pour les chômeurs". Les lois de 2005 et 2008 sur les droits et devoirs des chômeurs sont jugées trop "coercitives" par le MNCP.

A l'occasion de la future négociation de la convention d'assurance-chômage, qui s'ouvrira dans quelques mois, "il faut absolument que les chômeurs soient représentés. Michel Sapin  ministre du Travail, veut un dialogue social réformé. Dont acte", a insisté M. Steyger (SNU).

Son syndicat appelle en outre à "une négociation sur les conditions de travail et une réorientation de la stratégie de Pôle emploi", trop axée selon lui sur la recherche "de gains de productivité" avec pour effet une "déshumanisation" du service aux chômeurs.

 

 

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 19:44

 

AFP  16 février 2013

 

Les immolations par le feu de deux demandeurs d'emploi, à Nantes mercredi et Saint-Ouen vendredi, témoignent des difficultés des chômeurs, entre 80.000 et 90.000 chaque mois, dont les droits à l'indemnisation chômage sont épuisés.

 

   Ces "fins de droits", qui ne sont plus couverts par l'assurance chômage, 98.000 personnes en décembre 2012, représentent près d'un tiers (30%) des sorties d'indemnisation, une proportion stable depuis trois ans et égale à celles qui retrouvent un emploi.

 

   Sur un an, entre août 2011 et août 2012, leur nombre a progressé de 7,2%. Cette augmentation est comparable à l'augmentation des demandeurs d'emploi, selon l'Unédic, l'organisme gérant l'assurance chômage.

 

   La hausse tient aussi en partie au fait que de plus en plus de demandeurs d'emploi entrent au chômage avec des droits plus courts, donc plus rapidement épuisés, souligne l'Unédic.

 

   Les personnes inscrites après une fin de CDD ou un contrat d'intérim ont droit à une indemnité de quelques mois seulement. La longueur de l'indemnisation dépend de la durée de travail antérieure à la perte d'emploi.

 

   Une durée minimale de 4 mois de travail (122 jours ou 610 heures de travail) dans les 28 derniers mois est exigée pour les chômeurs de moins de 50 ans (36 mois pour les autres) pour prétendre à des droits.

 

   La période d'indemnisation est ensuite égale à la durée de cotisation, dans la limite de 2 ans pour les moins de 50 ans (3 ans pour les personnes plus âgées). Près de 70% des chômeurs indemnisés fin 2011 avaient des droits ouverts supérieurs à un an.

 

   Pendant cette période, un chômeur peut cumuler un petit revenu d'activité avec son allocation, recalculée chaque mois en fonction du revenu déclaré.

 

   Dans le cas du chômeur nantais, celui-ci n'était plus indemnisé depuis fin novembre 2012. Il avait retravaillé au cours des derniers mois mais Pôle emploi refusait de rouvrir ses droits. Selon Pôle emploi, le chômeur n'avait pas déclaré une mission d'intérim effectuée en décembre. Et dans ce cas, la sanction est que la période n'est pas prise en compte.

 

   Lorsque les droits au chômage sont épuisés, des aides d'Etat peuvent ensuite prendre le relais, sous certaines conditions (d'âge ou de ressources notamment). L'Allocation de solidarité spécifique avait été proposée au chômeur nantais.

 

   Ainsi fin décembre 2012, 402.900 demandeurs d'emplois recevaient l'ASS (de 477 euros au maximum), la principale allocation, soit 26.700 de plus qu'un an plus tôt. Certains chômeurs seniors ont aussi droit à une allocation faisant la jonction avec la retraite. En outre, plus de 700.000 autres demandeurs d'emplois bénéficiaient à la même date du Revenu de solidarité active (RSA).

 

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Le Monde  16 février 2013

Le nombre de chômeurs en fin de droits a bondi en 2012

Difficile de savoir de combien exactement le nombre de chômeurs en fin de droits a bondi en 2012, tant les chiffres sont confus selon les sources qui les fournissent.

Selon Pôle emploi, la part des chômeurs indemnisés a stagné autour de 41 % en 2012, alors qu'elle est montée jusqu'à plus de 55 % dans les années 2000. Pire, en décembre, le nombre de chômeurs indemnisés ne progressait que de 5 % sur un an, alors que le nombre de l'ensemble des demandeurs d'emploi avait bondi de 10 % dans le même temps. Sur les 5 millions d'inscrits à Pôle emploi, seuls 2,2 millions perçoivent ainsi une indemnité chômage.


 BOND DE L'ACTIVITÉ PARTIELLE


Mais l'Unedic se veut plus rassurant. L'organisme qui gère l'assurance-chômage calcule en effet de son côté un "taux de couverture", qui prend en compte à la fois les chômeurs indemnisés et ceux ayant trop travaillé pour percevoir une allocation. Selon ces chiffres, le nombre de chômeurs couverts par l'assurance-chômage atteignait ainsi 63 % fin 2011, un chiffre qui est resté relativement stable au cours de la crise, selon l'organisme.

L'Unedic estime que, si l'indemnisation recule, c'est d'abord en raison d'un bond de l'activité partielle des chômeurs. Au-delà de 110 heures travaillées dans le mois, un chômeur n'a plus le droit à une indemnité chômage, tout en restant inscrit sur les listes. En juin 2012, 603 160 chômeurs avaient ainsi trop travaillé pour être indemnisés, un chiffre record et qui a progressé fortement depuis le début de l'année.


98 000 PERSONNES EN DÉCEMBRE


Reste que le nombre de chômeurs en fin de droits a bien explosé en 2012. En décembre, 98 000 personnes sont arrivées au bout de leurs droits à indemnisation, alors qu'en 2011 ce chiffre ne dépassait pas les 90 000 par mois, selon l'Unedic. Le nombre de chômeurs bénéficiaires des minima sociaux a également explosé bien plus vite que le nombre total des chômeurs.

Il y a eu 14,4 % de bénéficiaires de l'allocation spécifique de solidarité (ASS) et 13,3 % de bénéficiaires du RSA de plus en un an. Deux allocations qui plafonnent à 470 euros par mois pour une personne seule et se traduisent bien souvent par une brutale perte de revenu pour les chômeurs concernés.


 "PAS DE STATISTIQUES FIABLES"


La direction de Pôle emploi s'abrite derrière cette confusion de chiffres pour ne pas s'exprimer sur la réalité de la hausse des fins de droits. "Nous n'avons pas de statistiques fiables sur l'indemnisation", avance-t-on. A cette confusion s'ajoute l'extrême complexité des règles d'indemnisation, qui ne facilitent pas toujours la vie des chômeurs. Djamal Chaab, le chômeur qui s'est immolé à Nantes, n'avait pas compris pourquoi il ne pouvait pas percevoir son indemnisation, malgré le fait qu'il estimait avoir assez travaillé.

Autre écueil : les dossiers de constitution de demandes de l'ASS et du RSA ne sont pas plus simples. Pour obtenir l'ASS, il faut ainsi retracer ses dix dernières années de carrière et retrouver toutes les pièces justificatives qui vont avec. Pour le RSA, Pôle emploi renvoie les bénéficiaires potentiels vers les conseils généraux ou les CAF. Dans les deux cas, les procédures peuvent durer plusieurs mois, alors qu'elles concernent des chômeurs qui sont à l'euro près.

 

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L'EXPANSION  15 février 2013

 

Gros plan sur l'explosion du nombre des chômeurs en fin de droits

 

La tentative de suicide d'un chômeur en fin de droits à Saint-Ouen braque une nouvelle fois les projecteurs sur la montée du chômage de longue durée et celle des exclus du système d'indemnisation. Le principaux chiffres à retenir.

 

Après l'immolation par le feu d'un chômeur de 42 ans en fin de droits devant le Pôle Emploi de Nantes, la tentative de suicide similaire à Saint-Ouen d'un homme se disant dans la même situation met en lumière l'explosion du nombre de demandeurs d'emploi exclus du régime d'indemnisation.

Près d'un chômeur sur deux n'est pas indemnisé

A la fin décembre, plus de 4,6 millions de personnes pointaient à Pôle emploi, dont 3,1 millions sans aucune activité. Deux catégories en hausse respectivement de 10% et de 8,8%. Mais tous ces demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés. En décembre dernier, près de 2,3 millions de personnes recevaient une allocation chômage, soit une hausse de 5,1% sur un an deux fois moins rapide que la hausse globale des chômeurs. Autrement dit, si on y ajoute les chômeurs dispensés de recherche d'emploi, près d'un chômeur sur deux (47,8%) n'est pas indemnisé.

80 à 90 000 personnes par mois perdent leurs droits


Chaque mois, entre 80.000 et 90.000 allocataires en moyenne ne sont plus couverts par l'assurance-chômage car leurs droits sont épuisés. Le nombre de chômeurs en fin de droits a ainsi progressé de 7,2% en 2012. Pour l'Unédic, ces sorties sont dues au fait que de plus en plus d'entre eux entrent avec des droits chômage plus courts, et donc plus rapidement épuisés. "La conjoncture étant mauvaise, elle permet peu de reprise d'emploi, l'arrivée en fin de droits est donc plus courante", souligne-t-on.

A la crise, s'ajoute aussi un manque d'accompagnement dispensé par Pôle Emploi en raison d'un manque d'effectifs. Les agents sont débordés. "En France, les conseillers Pôle Emploi ont deux fois plus de personnes à accompagner qu'en Angleterre ou en Allemagne" précise Sophie Bonnaure, déléguée général de Solidarités Nouvelles face au Chômage.


Près de 2 millions de chômeurs longue durée


La situation n'est pas près de s'améliorer. Le chômage de longue durée a explosé (+12,5%) en 2012 à 1,96 millions de personnes inscrites depuis plus d'un an à Pôle emploi. Soit près de 39% des demandeurs d'emploi. Parmi eux, 500.000 sont au chômage depuis trois ans ou plus.


Que deviennent les chômeurs en fin de droit ?


Il y a trois cas possibles. Soit, la personne bénéficie de l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) si elle justifie cinq ans d'activité salariée au cours des dix années précédant la fin de son contrat de travail.

Soit, le demandeur d'emploi n'est pas éligible à l'ASS mais perçoit le Revenu de Solidarité Active (RSA) : 483,24 euros pour une personne seule et n'exerçant aucune activité. Le passage de l'indemnisation au revenu minimum se traduit donc par une importante baisse de revenu.

Soit, le chômeur ne remplit aucune des conditions pour accéder à un minima social : à savoir s'il est âgé de moins de 25 ans ou si son foyer dépasse les plafonds du revenu. La personne se retrouve alors sans ressources propres. "Quand on n'a ni le droit à l'ASS, ni au RSA, on n'est rien du tout !" souligne Jean-François Kiefer, secrétaire national de CGT chômeurs.


Quelles solutions ?


Tout passe évidemment par une reprise de l'activité. Mais un meilleur accompagnement des demandeurs d'emploi tout au long de leurs recherches est nécessaure. "Il faut des moyens financiers pour recruter plus d'agents, estime ainsi Sophie Bonnaure. Les entretiens avec les chômeurs sont trop courts, parfois ils se font par téléphone ou e-mail. Et, il faut du temps. Redonner confiance à la personne, s'assurer qu'elle ne se désocialise pas et l'écouter à l'occasion de rencontres régulières, sont les éléments indispensables pour aider un chômeur"..

Un sentiment partagé par Philippe Berhault, secrétaire général adjoint de la CFDT-PSTE : " Il faut s'occuper des demandeurs d'emploi dès le démarrage ! Pour cela, il faut du renfort sur place afin de mieux cibler les besoins des personnes. Je crois à la vertu de l'accompagnement mais il faut donner les moyens aux agents ".


Quelles perspectives pour 2013?


L'Unédic ne prévoit que 7.300 demandeurs d'emploi indemnisés supplémentaires, mais s'attend à un afflux de 185.500 chômeurs sans activité de plus. En incluant les demandeurs d'emploi ayant une activité réduite, l'assurance-chômage prévoit une hausse totale de 234.900 inscrits. Le taux d'indemnisation pourrait donc encore baisser.

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 18:09

 

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En tête du cortège, les amis et la famille

 

AFP  16 février 2013

 

Suicide/Pôle emploi: hommage à Nantes

Deux cents personnes, parmi lesquelles sa veuve, qui a mis en cause la froideur de l'administration, ont défilé samedi à Nantes en hommage au chômeur qui s'est mortellement immolé par le feu mercredi devant une agence Pôle emploi de la ville.

Nicole, veuve de Djamal C., un Algérien de 42 ans, a souligné combien son mari était "honnête et droit". Les familles françaises et algériennes de Djamal "unissent leurs souffrances ensemble pour essayer de faire avancer les choses par rapport à une administration qui a perdu toute humanité", a-t-elle ajouté.

"Les gens qui viennent à Pôle emploi, ils ont déjà soit une précarité, soit une sensibilité à fleur de peau. Si on leur dit vous n'avez pas le droit (...) c'est ça qui a fait déborder le vase. Il était peut-être fragilisé en ce moment, mais il n'était pas dans cet état-là", a-t-elle affirmé.

"De là-haut, il a des choses à faire et, moi aussi, je vais en faire pour que, justement, ça ne se reproduise plus, que des gens dans cette situation n'agissent plus comme ça", a-t-elle martelé.
Djamal C. s'est suicidé par le feu mercredi à la mi-journée après l'avoir annoncé dès la veille à Pôle emploi et à certains médias, mais en déjouant la surveillance mise en place devant l'agence pour tenter de l'en empêcher.

Le ministre de l'Emploi, Michel Sapin, venu sur place le soir-même, avait jugé que "tout a(vait) été fait" pour l'en empêcher et dédouané Pôle emploi de toute responsabilité. De son côté, le président François Hollande avait exprimé "une émotion particulière" au lendemain du drame, alors qu'il effectuait une visite en Inde.

Le 11 février, cet Algérien en situation régulière de 42 ans s'était vu signifier que, faute d'avoir déclaré à Pôle emploi du travail effectué fin 2012, il devrait rembourser les allocations trop perçues et que ces heures travaillées ne lui ouvriraient pas de droits à indemnisation. Cette "double peine", prévue par la réglementation, a été aussitôt dénoncée par la CGT.

 

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Cette nuit devant l'agence de Nantes-Est

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 17:09

 

OUEST FRANCE  15 février 2013

Drame de Nantes. Pôle Emploi encore sous le choc

 

Après l'immolation d'un demandeur d'emploi désespéré devant une agence Pôle emploi à Nantes, le malaise se fait sentir chez les salariés. Plusieurs soutiens leur ont été apportés, jeudi.


Visite d'un ministre


En visite à Nantes, dans le cadre de son tour de France de la solidarité, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, s'est arrêtée, jeudi, à la direction régionale de Pôle Emploi.

Objectif : dialoguer avec la direction et les syndicats après la mort d'un chômeur désespéré, mercredi matin. L'agence devant laquelle ce quadragénaire s'est immolé est restée fermée. « Tout le symbolisme de cet acte est très dur. Le contre coup est extrêmement difficile, confiait, jeudi, une employée de l'agence qui a reçu le chômeur lundi. Je n'ai pas de responsabilité, je le sais, mais c'est un événement qui fait remonter beaucoup de choses. Je suis très entourée, heureusement... »

« Je suis venue leur dire qu'ils n'avaient aucune responsabilité dans ce qui s'est passé, explique la ministre. C'est un drame humain et un drame plus global de la misère. Ici, tout a été fait... » La ministre a ajouté : « J'ai fait part de mon soutien aux salariés. Quand la pauvreté progresse, ce sont eux qui sont au front : les travailleurs sociaux, les agents de Pôle Emploi... »


« Le service se déshumanise »


Au-delà du drame personnel qui s'est joué à Nantes, les salariés de Pôle Emploi mettent en cause un système de gestion des demandeurs d'emploi qui laisse de moins en moins de place à l'humain.

L'un d'eux détaille ainsi sa journée de travail : accueil physique ou téléphonique des chômeurs, entretiens d'inscription en 50 minutes chrono et gestion d'un « portefeuille » pouvant contenir jusqu'à 500 demandeurs d'emploi à accompagner.

« Depuis la fusion de l'ANPE et des Assedic, un conseiller doit tout maîtriser, de l'inscription à l'indemnisation, en passant par la formation du demandeur d'emploi... » À cause du trop grand nombre de dossiers confiés à un seul agent et d'une pénurie d'effectifs, le système aboutit « à une mise à distance du demandeur d'emploi (mail, téléphone, renvoi vers le site de Pôle Emploi...) » Conséquence : une dégradation des relations avec les conseillers dans les agences.


Jocelyne RAT.

 

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Manifestations de solidarité devant l'agence de Nantes-Est

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 19:01

 

maville.com (Nantes)  14 février 2013

Chômeur immolé : la ministre Carlotti à Nantes, les syndicats veulent du concret

"Ici tout a été fait", expliquait ce jeudi, en début d'après-midi Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion devant la direction régionale de Pôle emploi.

Paraphrasant de fait Michel Sapin, le ministre du Travail et de l'emploi venu à Nantes dès hier soir apporter son soutien aux agents de Pôle emploi.

"Un métier extrêmement difficile" (ministre)

La ministre Carlotti a déchargé ces derniers de "toute responsabilité" dans le suicide de ce chômeur en fin de droits, estimant : "S'il y a une responsabilité, elle est collective : c'est la situation de la pauvreté dans ce pays ; que nous voulons faire reculer."

Ajoutant, avant d'entamer la 1ère étape de son "Tour de France de la solidarité" : "Je donne aux salariés tout mon soutien. Ce sont eux qui sont au front. C'est un métier extrêmement difficile, qu'il faut absolument respecter."

"8 000 postes doivent être créés" (syndicat)

A l'image de jean-Charles Steyger, du SNU-Pôle emploi, les syndicats rencontrés ce midi par la ministre attendent désormais des mesures concrètes.

"8 000 postes doivent être créés", a-t-il affirmé, expliquant que "le nombre de [chômeurs en] fin de droits va doubler d'ici fin décembre".

Et appelant l'Etat à organiser une "Conférence nationale sur l'emploi" :

 


 

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 00:19

 

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OUEST FRANCE  14 février 2012

 

Drame devant Pôle emploi. Vive émotion après la mort du chômeur

L’émotion est vive ce jeudi en France, au lendemain de l'immolation par le feu d'un chômeur en fin de droits ayant annoncé ses intentions en début de semaine, mais qui a déjoué avec détermination les moyens mis en place pour prévenir son geste devant son agence Pôle Emploi.


L’ébauche du scénario du drame

Enquêtant en urgence sur la mort de cet homme, dès mercredi soir, les policiers avaient reconstitué un début de scénario. A prendre avec précaution tant l’enquête ne fait que débuter. Voilà comment ils le détaillent.

Première alerte, mardi matin. L’homme se présente à Pôle emploi pour régler son problème mais il trouve portes closes. Il retourne chez lui, passe des coups de fils à Pôle Emploi pour les informer qu’il a pris des médicaments pour se suicider. Les pompiers sont avisés. Ils débarquent chez l’homme. Lequel aurait répondu qu’il ne passerait pas à l’acte. Qu’il avait proféré cette menace sous le coup de la colère.

Mais dans l’après-midi, Pôle Emploi reçoit plusieurs nouveaux coups de fil de protestation. L’homme menace encore de mettre fin à ses jours. Il annonce qu’il s’immolera, mercredi, dans les locaux de l’agence Est dont il dépend. Branle-bas de combat. Pôle emploi alerte la police et fait appel à un vigile.

Ainsi, mercredi, à 8 h, un équipage se présente à l’appartement du quadragénaire. Pas de réponse. Ni au téléphone ni à la porte. La patrouille reste en planque en bas, surveillant les allées et venues. Vers 10 h, une autre patrouille, comptant trois fonctionnaires, est postée à Pôle Emploi. « Le vigile filtrait les entrées. Un fonctionnaire restait à l’intérieur en dernier rempart. Un autre était posté sur le parvis de l’agence, un dernier restait en surveillance dans une voiture sérigraphiée. »

Cela n’a pas suffi. À midi, l’homme a surgi, en flammes, à l’angle de l’agence. Le vigile s’est empressé de le couvrir d’une couverture tandis qu’un policier vidait un extincteur. En vain.

« On est tous responsables »

Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, a affirmé que les agents de Pôle emploi avaient « le sentiment d’avoir fait tout ce qui était dans leur possibilité ».

« On a essayé de lui expliquer […]. Lorsqu’il nous a indiqué qu’il avait l’intention de s’immoler, on a alerté les services de police et de pompiers. On a réussi à le contacter, on lui a proposé un rendez-vous pour examiner toutes les possibilités de faire face à la situation. Il n’a pas voulu venir et le matin même on a encore essayé d’avoir un contact téléphonique avec lui », a raconté Jean Bassères.

Selon lui, « on est tous responsables dans un tel drame ». « Les agents sur place ont le sentiment d’avoir fait tout ce qui était dans leur possibilité pour éviter ce drame », a-t-il ajouté.


Réactions politiques

De la victime, on savait encore très peu : « C’est une personne pas connue des services, de nationalité algérienne, qui bénéficiait d’un titre de séjour de dix ans, une personne tout à fait banale, normale avec une vie normale dans un quartier normal », soulignait encore Philippe Cussac, Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP). Il était marié et aurait notamment fait un stage en chaudronnerie.

Au-delà de l’émotion locale, très vite mercredi, les réactions se sont succédé à l’échelle nationale. Ancien député-maire de Nantes, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a exprimé sa « très vive émotion » tandis que le ministre de l’Emploi Michel Sapin, sur place mercredi, jugeait que « tout a été fait » pour empêcher le drame par les salariés et la direction de Pôle Emploi.

Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires a exprimé « sa profonde tristesse » et rappelé que « le taux de suicide parmi les chômeurs est six fois plus élevé que parmi le reste de la population ».

Marie-Arlette Carlotti attendue ce jeudi midi

Le 8 août dernier, en plein entretien avec un conseiller de la Caisse d’allocations familiales (Caf) de Mantes-la-Jolie (Yvelines), un chômeur de 51 ans s’était aspergé de liquide inflammable avant d’y mettre le feu et il était décédé de ses blessures.

Après Michel Sapin, la ministre chargée de la lutte contre l’exclusion Marie-Arlette Carlotti était attendue jeudi vers la mi-journée à la direction régionale de Pôle Emploi, tandis qu’une manifestation, à l’appel notamment de la CGT, est prévue sur les lieux du drame au même moment. François Chérèque, ancien numéro un de la CFDT devenu inspecteur général des affaires sociales, devait accompagner la ministre lors de son déplacement.

 

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Reuters  14 février 2013


 

Pôle emploi : après le drame, l'émotion

Après l'immolation par le feu d'un chômeur en fin de droits devant une agence Pôle emploi, mercredi 13 février à Nantes, les différents intervenants tentent de comprendre.

 

L'émotion était vive jeudi 14 février à Nantes mais aussi en France, au lendemain de l'atroce immolation par le feu d'un chômeur en fin de droits ayant annoncé ses intentions en début de semaine.

Lundi 11 février, cet Algérien en situation régulière de 42 ans, s'était vu signifier que, faute d'avoir déclaré à Pôle emploi du travail effectué fin 2012, il devrait rembourser les allocations perçues et que ces heures travaillées ne lui ouvriraient pas de droits à indemnisation.

Des appels répétés

Une "double peine" prévue par la règlementation que la CGT de Pôle emploi a aussitôt pointée du doigt. Dès mardi, sur le numéro d'appel destiné aux chômeurs inscrits, l'homme a d'abord déclaré qu'il allait se suicider avec des médicaments, selon le Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Philippe Cussac. Mais cette personne, que certains témoins sur place ont décrit comme "froid", a rassuré les secouristes envoyés chez lui.

Puis, un peu plus tard mardi, il a envoyé d'autres messages, parmi lesquels un mail glaçant reçu par le quotidien Presse-Océan. L'homme y déclare: "Aujourd'hui, c'est le grand jour pour moi car je vais me bruler à pole emploi car j'ai travaillé 720 h et la loi c'est 610 h et le pole emploi a refusé mon dossier, merci au revoir".

Selon la direction régionale de Pôle emploi, des conseillers l'ont alors appelé pour l'aider à trouver des solutions alternatives, tant d'allocations de solidarité que d'étalement de sommes qu'il devait à l'institution.Mais mercredi matin, au domicile de l'allocataire, les policiers ont trouvé porte close. Et les appels de Pôle emploi sont restés sans réponse.

"Tous responsables dans un tel drame"

Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, a affirmé que les agents de Pôle emploi avaient "le sentiment d'avoir fait tout ce qui était dans leur possibilité". "On a essayé de lui expliquer (...). Lorsqu'il nous a indiqué qu'il avait l'intention de s'immoler, on a alerté les services de police et de pompiers. On a réussi à le contacter, on lui a proposé un rendez-vous pour examiner toutes les possibilités de faire face à la situation. Il n'a pas voulu venir et le matin même on a encore essayé d'avoir un contact téléphonique avec lui", a raconté M. Bassères. Selon lui, "on est tous responsables dans un tel drame". "Les agents sur place ont le sentiment d'avoir fait tout ce qui était dans leur possibilité pour éviter ce drame", a-t-il ajouté.

"Une vie normale dans un quartier normal"

Un dispositif de sécurité avec des policiers avait été mis en place dans l'agence de Nantes Est, située au milieu d'une morne zone de sièges et entrepôts d'entreprises. Mais à midi, les témoins, impuissants, ont vu "cette personne arrivant en courant, passer l'angle du bâtiment, en flammes", a raconté M. Cussac. Une couverture a été jetée sur lui, les policiers l'ont arrosé avec un extincteur, mais il était trop tard.

Pour parvenir à ses fins, le désespéré se serait aspergé d'essence et enflammé à l'arrêt du bus qui l'amenait à Pôle Emploi puis il a parcouru en courant les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de l'agence, en flammes. "Il a fini au sol de manière triste, après ces cent mètres certainement qui ont été très difficiles, très endurants pour lui", a estimé M. Cussac.

De la victime, on savait encore très peu: "C'est une personne pas connue des services, de nationalité algérienne, qui bénéficiait d'un titre de séjour de dix ans, un personne tout à fait banale, normale avec une vie normale dans un quartier normal", soulignait encore M. Cussac. Il était marié et aurait notamment fait un stage en chaudronnerie.Au-delà de l'émotion locale, très vite mercredi, les réactions se sont succédé à l'échelle nationale.

"Taux de suicide six fois plus élevé chez les chômeurs"

Ancien député-maire de Nantes, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a exprimé sa "très vive émotion" tandis que le ministre de l'Emploi Michel Sapin, sur place mercredi 13 février, jugeait que "tout a été fait" pour empêcher le drame par les salariés et la direction de Pôle emploi. Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires a exprimé "sa profonde tristesse" et rappelé que "le taux de suicide parmi les chômeurs est six fois plus élevé que parmi le reste de la population".

Le 8 août dernier, en plein entretien avec un conseiller de la Caisse d'allocations familiales (Caf) de Mantes-la-Jolie (Yvelines), un chômeur de 51 ans s'était aspergé de liquide inflammable avant d'y mettre le feu et il était décédé de ses blessures.

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 20:03

20 Minutes  13 février 2013

 La victime est un chômeur en fin de droit d'indemnisation, les pompiers seraient arrivés trop tard sur les lieux...

Un homme âgé de 41 ans, Djamal Chaab, est décédé ce mercredi en s’immolant par le feu devant une agence Pôle emploi située dans une zone industrielle à l’est de Nantes.

La victime, un chômeur en fin de droit d'indemnisation, s'était aspergé d'essence, a-t-on appris de sources policières.

Le dispositif de surveillance a échoué

Le désespéré avait informé Pôle emploi ce matin de la de sa volonté de mettre fin à ses jours. Pôle emploi a alors prévenu la police qui a mis en place un dispositif de surveillance au domicile de la victime.

Malgré la mise en place d’une méditation et du dispositif de surveillance, l’homme a atteint le parking de l'agence et est passé à l’acte en s’aspergeant d’essence, vers midi. Arrivés sur place, la police et les pompiers n’ont pu que constater le décès.

D'après l'AFP, plusieurs médias locaux avaient également reçu un mail de cet homme annonçant son intention de passer à l'acte dans la semaine devant son agence de Nantes-Est, pour protester contre le rejet de son dossier alors qu'il estimait avoir travaillé suffisamment d'heures.  

«Lundi 11 février, le demandeur d’emploi s’est présenté à l’agence Pôle emploi Nantes Est. Une conseillère l’a reçu pour lui expliquer la règlementation appliquée. Le lendemain, le demandeur d’emploi a repris contact avec Pôle emploi et a fait part de son intention de mettre fin à ses jours devant l’agence» confirme Pôle emploi dans un communiqué. «Les équipes de Pôle emploi l’ont immédiatement recontacté pour rechercher avec lui les solutions possibles. Dans le même temps, Pôle emploi a alerté les pompiers et les forces de l’ordre. Malgré toutes ces dispositions, le demandeur d’emploi s’est rendu ce matin aux abords de l’agence et est passé à l’acte».

Pôle emploi a fermé ses portes

Une autopsie et des analyses seront pratiquées, selon le procureur de Nantes, Brigitte Lamy. Choqués, les personnels de Pôle emploi reçoivent actuellement un soutien psychologique.

La direction de Pôle Emploi à Paris a confirmé ce suicide et que l'homme était bien inscrit dans cette agence et en fin de droits, «Cette personne avait déposé fin décembre une demande d’allocation suite à une fin de mission intérimaire. Les conditions d’ouverture de droits à l’assurance chômage n’étant pas réunies, une demande d’allocation spécifique de solidarité (ASS) lui a donc été remise», précise Pôle emploi dans le communiqué. L’agence Pôle emploi est fermée depuis.

Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer «ce qui a conduit à un tel geste de désespoir», indique le ministère du Travail dans un communiqué.
 
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa «très forte émotion». «Ce drame nous interpelle tous, on ne peut être que choqué» a-t-il dit sur France 3, précisant avoir demandé au ministre du Travail, Michel Sapin, de se rendre sur place.

Dans un communiqué, la CGT chômeurs «dénonce l'inhumanité avec laquelle les chômeurs sont traités les poussant comme aujourd'hui à mourir de pauvreté sous couvert de l'application d'une règle qui ne sert qu'à sanctionner, fliquer et humilier les chômeurs.»

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Devant l'Agence Pôle emploi de Nantes Est

 

 

Le Nouvel Observateur

 

"Aujourd’hui, je vais me brûler à Pôle Emploi"

Les mails publiés sur le site de Presse Océan sont poignants. "Aujourd'hui, c'est le grand jour pour moi car je vais me brûler à Pôle emploi. J'ai travaillé 720 h et la loi, c'est 610 h. Et Pôle emploi a refusé mon dossier". Mardi 12 février, 10h12. Suivi de ce courriel transmis au journal à 12h55 : "Je suis allé à Pôle emploi avec 5 litres d'essence pour me brûler, mais c'est fermé le 12/02/2013 ; alors ça sera demain le 13 ou le 14, car ce serait vraiment préférable au sein de Pôle emploi merci".

"On a posté trois agents"

Mercredi 13 à midi, l’expéditeur de ces mails, appelons le H, s’est effectivement immolé par le feu devant l’agence Pôle Emploi de Nantes. "Tout est parti d’un courrier qu’il a reçu vendredi 8 février de Pôle Emploi lui signifiant qu’il était en fin de droits", explique Philippe Cussac, directeur départemental de la sécurité publique, à Nantes. H était ensuite revenu lundi à l’agence pour protester. Mardi encore à 10h, l’agence étant fermée, il a rappelé et laissé des messages. Expliqué qu’il avait pris des médicaments et qu’il voulait se suicider.

Pôle Emploi avait prévenu les sapeurs pompiers qui avaient débarqué chez H. Fausse alerte : l’homme n’avait pas donné suite à son geste. H. envoie ensuite des courriels aux médias locaux.

Veut-il juste attirer l’attention ? La police prend en tout cas ces signaux très au sérieux. "Mercredi à 8 heures du matin, on l’a appelé sur son portable, mais il ne répondait pas. On est ensuite allé chez lui, mais nous avons tambouriné à sa porte, il n’y avait l’air d’avoir personne" poursuit Philippe Cussac. "Comme il avait bien spécifié qu’il voulait s’immoler à l’intérieur de l’agence, on a posté trois agents. Un à l’intérieur, un sur le parvis, un à la porte".

"Un profil sans histoire"

 Malgré tout ce dispositif de vigilance, sur le coup de midi, les fonctionnaires de police voient débarquer un homme, les bras levés, en feu, déboulant d’une rue adjacente. Quand H arrive devant la porte de Pôle Emploi, embrasé, il est déjà presque mort. Les secours n’arriveront pas à le ranimer. Selon la police, H avait pris le bus pour arriver à Pôle emploi. A 80 mètres de l’agence, près de l’abribus, un sac plastique a été retrouvé. Il contenait une bouteille en plastique d’eau de Javel, vidée, qui contenait vraisemblablement l’essence, et un briquet.

H, 43 ans, était marié. "Il était inconnu des services de police, un profil sans histoire". Pôle Emploi lui avait trouvé par le passé un stage de chaudronnerie. Sa femme, sous le choc, a été auditionnée par la police. Selon elle, le couple connaissait de gros problèmes financiers.

Doan Bui - Le Nouvel Observateur 

 

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EUROPE 1 / AFP

Pôle emploi : "drame effroyable" (Sapin)


Le ministre du Travail Michel Sapin a qualifié mercredi de "drame effroyable" le suicide par immolation à la mi-journée d'un chômeur de 43 ans, qui n'avait pas le droit à une indemnité chômage, devant une agence Pôle emploi de Nantes. Attendu à Nantes dans la soirée avec le directeur général de Pôle emploi Jean Bassères, Le ministre a adressé dans un communiqué ses "condoléances émues" aux proches de la victime et rendu hommage aux agents "pour les efforts qu'ils ont fourni sans avoir pu, aujourd'hui, éviter le drame".

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LE MONDE

Un chômeur s'immole à Pôle Emploi : "tout a été fait" selon Michel Sapin

Un homme de 43 ans est mort en s'immolant par le feu devant une agence de Pôle emploi à Nantes, mercredi 13 février en milieu de journée. Le premier ministre et ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa "très forte émotion". Venu sur place avec le directeur de Pôle emploi, Jean Bassère, le ministre du travail, Michel Sapin, a estimé que "tout a[vait] été fait" pour empêcher cet acte. "Il y avait ici ce matin tous les services de Pôle emploi et les services extérieurs en termes de police et de pompiers pour faire face à un drame dont on connaissait l'intensité : tout a été fait, ce qui s'est passé ici est exemplaire", a-t-il jugé. Les règles [d'indemnisation] ont été appliquées avec l'humanité qui convient, avec les explications nécessaires, mais il y a parfois des moments où on est dans une telle situation qu'on ne comprend plus les explications."

L'homme, un chômeur en fin de droits d'indemnisation, avait prévenu lundi plusieurs médias locaux de son intention de passer à l'acte dans la semaine devant son agence de Nantes-Est, pour protester contre le rejet de son dossier alors qu'il estimait avoir travaillé suffisamment d'heures. Le quotidien local Presse Océan a publié sur son site deux courriels envoyés mardi par cet homme :

Mardi 12 février, 10 h 12 : "Aujourd'hui, c'est le grand jour pour moi car je vais me brûler à Pôle emploi. J'ai travaillé 720 h et la loi, c'est 610 h. Et Pôle emploi a refusé mon dossier."

Mardi 12 février, 12 h 55 : "Je suis allé à Pôle emploi avec 5 litres d'essence pour me brûler, mais c'est fermé le 12/02/2013 ; alors ça sera demain le 13 ou le 14, car ce serait vraiment préférable au sein de Pôle emploi merci."

 "IL EST ARRIVÉ, DÉJÀ EN FLAMMES"

Un policier, cité par le quotidien local, affirme que "[mercredi à 8 heures] nous avons essayé de joindre cet homme, mais il ne répondait pas." Il explique ensuite qu'"une surveillance a été mise en place aujourd'hui, à proximité de l'agence Pôle emploi. Mais cet homme est arrivé par une rue adjacente. Il était déjà en flammes. Et hors de la vue des policiers."

Jointe par Le Monde, la direction de Pôle emploi à Paris a confirmé ce suicide et le fait que l'homme était bien venu lundi à son agence pour se faire expliquer pourquoi il n'avait pas acquis suffisamment de droits à l'indemnisation. La conseillère lui aurait alors remis un dossier pour souscrire à l'allocation spécifique de solidarité (ASS).

Le lendemain, il a appelé l'agence pour menacer de se suicider. Dans un communiqué, Pôle emploi affirme que ses équipes "l'ont immédiatement recontacté pour rechercher avec lui les solutions possibles". "Dans le même temps, Pôle emploi a alerté les pompiers et les forces de l'ordre", ajoute l'administration.

En août, un chômeur âgé de 51 ans s'était immolé par le feu devant son conseiller en emploi dans la banlieue parisienne. Il avait également succombé à ses blessures.

Pour la CFDT, "ce drame vient rappeler brutalement la terrible réalité quotidienne du chômage". "Les demandeurs d'emploi ne sont pas des statistiques. Derrière chaque demandeur d'emploi, il y a une personne, un parcours, un foyer, rappelle le syndicat dans un communiqué. L'événement tragique de ce mercredi nous rappelle que l'emploi doit être la priorité pour tous. Il doit être accessible y compris aux personnes en chômage de longue durée. Et l'accompagnement des demandeurs d'emploi en fin de droits est une nécessité aujourd'hui plus que jamais."

 

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OUEST FRANCE

Drame de Pôle emploi à Nantes : réaction de la ministre Marie-Arlette Carlotti

Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, se rend justement à Nantes demain jeudi pour lancer le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté :

« Je suis profondément attristée par ce drame, qui survient chez un homme encore jeune, un chômeur de 42 ans. Je présente mes sincères condoléances, et celles du gouvernement, à sa femme et à sa belle-fille. Mes pensées vont ensuite aux agents de Pôle emploi. Je me suis entretenue avec le directeur régional : c’est le drame de toutes ces administrations qui accueillent des personnes en difficulté. »

 

 


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Doc en ligne

 

convention tripartite

La convention tripartite Etat-UNEDIC-Pôle emploi

 

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Rapport sur la sous-traitance    

 

 

 

 

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Le rapport Iborra sur le SPE (texte intégral)

 

PE-copie-2

 LE BUDGET 2013 DE POLE EMPLOI

 

 

 

 

 

  UNEDIC.jpg

Utile et pratique 

 

CHARPY.jpg

 

    texte intégral (gratuit)

 

 

Ce livre est dédié aux agents de Pôle emploi et à ceux qu’ils accompagnent chaque jour.

  (Christian Charpy)

 

 

CCN.jpg

La Convention Collective Nationale

 

 

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Histoire de l'Assurance Chômage (VIDEO INA)


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