27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 22:01

 

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SUD OUEST  27 mai 2013

Pôle Emploi claque la porte de la Maison

Pôle Emploi partira pour s’installer toujours aux Fourriers, mais cent mètres plus loin. La Maison en perdra de sa substance. Les élus de l’Agglo enragent.

Rien ne va plus entre la Maison de l’emploi et Pôle Emploi. Ce dernier veut quitter les lieux pour aller s’installer dès l’an prochain, cent mètres plus loin toujours dans le quartier des Fourriers (1). Pourtant le principe de la structure est de réunir sous un même toit, l’ensemble des services concernant l’emploi, l’insertion et la formation. Allez comprendre !

À la Communauté d’agglomération du Pays rochefortais (CAPR), propriétaire des locaux qui a réalisé les travaux pour une ouverture qui remonte à cinq ans, on ne décolère pas. « Ce départ annoncé est déplorable, irresponsable et léger », dénonce le président Bernard Grasset. « Pôle Emploi, c’est la locomotive de la Maison de l’emploi qui, du coup, va perdre de son sens ! L’idée de rassembler tous les acteurs de l’emploi est cassée… »

Le vice-président de la Maison de l’emploi, André Meynard, n’est pas plus tendre. « C’est inadmissible ! Si le départ se fait, il aura un impact négatif auprès de la population qui ne comprendrait pas que les salariés de Pôle Emploi fassent passer leur confort avant leur mission de service public ! » C’est dit.

Pourtant, Pôle Emploi n’a pas pris sa décision à la légère puisque cette affaire dure depuis plus de trois ans. « Je ne suis pas satisfait de quitter la Maison de l’emploi, l’idéal aurait été que l’on y reste », déclare d’emblée, le directeur régional de Pôle Emploi, Dominique Morin, qui savait que le cas de Rochefort ne serait pas simple.

Si Pôle Emploi est revenu sur ses locaux, ce n’est pas par caprice, mais pour les besoins de cette nouvelle entité, qui depuis 2009, réunit l’ANPE et les Assedic. Or pour l’heure à Rochefort, les deux services ont beau travailler ensemble, ils ne logent pas sous le même toit. En effet, l’ex-Assedic est à 200 mètres de la Maison de l’emploi, vers l’ancien haras.


Pas d’accord sur les prix

« Le nouveau principe de Pôle Emploi depuis 2009, c’est d’héberger tous nos personnels dans un même lieu, ce qui rend aussi notre service plus lisible pour les allocataires. Voilà pourquoi depuis trois ans, nous travaillions à ne pas quitter la maison de l’emploi et plutôt à y faire venir l’ex-Assedic. Mais nous ne nous sommes pas entendus sur le coût des travaux d’aménagement. La CAPR nous proposait des prix trop élevés », poursuit Dominique Morin.

Pourtant, dans la lettre qu’il a écrite au Ministre du travail, Michel Sapin, Bernard Grasset expliquait que la CAPR avait proposé un loyer s’élevant à 22,71 € du m2 par mois, alors que Pôle Emploi exige de baisser les prix à 18,33 €. « Nous comprenons d’autant moins que l’investissement que nous étions prêts à faire, est moins cher que la moins chère des opérations d’aménagements de Pôle Emploi… »

Mais Pôle Emploi, las de trois ans de négociations, semble déterminé à quitter les lieux. « La direction nationale fait la même analyse que moi. Si nous restions dans la Maison de l’emploi, nous paierions plus cher pour des locaux moins adaptés, que si nous partions. Alors on part ! » Et ce n’est pas l’appui de la préfète pour « favoriser le maintien de l’unité de la Maison de l’emploi », comme elle l’a écrit à Bernard Grasset, qui changera quoi que ce soit.


Dans le même quartier

Dominique Morin se veut rassurant : « Ce n’est pas la catastrophe quand même ! Nous restons aux Fourriers, à 100 mètres de la Maison de l’emploi. Et nous ne nous désengageons en rien. Nous resterons au conseil d’administration de la Maison de l’Emploi et nous poursuivrons notre travail de partenariat avec tous les acteurs. »

Certes. Mais Bernard Grasset juge que dans un territoire fragilisé, comme l’est le Pays rochefortais où le taux de chômage à 12 % est supérieur à celui du département ou de la région, ce n’est pas la meilleure idée du monde.

(1) Il s’agit d’un bâtiment datant des années 60, situé à côté de l’ancien théâtre des Fourriers. Pôle Emploi y disposera de 1 000 mètres carrés de plain-pied, contre 600 mètres carrés aujourd’hui.

Depuis hier et jusqu’au 31 mai, la Maison de l’emploi accueille une exposition sur les fonds européens, proposée par le Plie (Plan local pour l’insertion et l’emploi).


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commentaires

M
Voir "Rochefort : Pôle emploi veut quitter la Maison de l’Emploi"<br /> <br /> <br /> sur http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/05/28/rochefort-pole-emploi-veut-quitter-la-maison-de-lemploi/
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S
t aux réformes à conduire (ce que je ne remets pas en cause) et dans ces cas là je vous invite à vous lancer en politique et à vous présenter comme député soit vous aimez souffrir en restant dans<br /> une entreprise (ou un service public) qui semble t il concentre toute votre frustration et vos critiques.!!<br /> bonne soirée
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P
avant de vous emballer les gars, je vous invite de vos prochaine vacances a venir visiter la Mde et le pole emploi de rochefort...<br /> c'est pas une question de confort! pendant que bcp de vous (et c'est très bien) sont dans des locaux comme sur nos brochure , les collègues de rochefort naviguent sur 2 sites 1 base avant bas de<br /> plafond oppressant pour les DE comme pour les salariés avec des box mal isolés, les managers sans vue sur l'accueil (merci la sécu!!!).la base arrière : un batiment propriété de pole emploi (façon<br /> coupole ex assedic : mais sans public!) bref manque de place pour recevoir le public en FO et locaux vides en BO : juste ubuesque!<br /> On va laisser les politiques braire contre pole emploi parce que c'est à la mode...<br /> suis pas sur qu'ilq aient le souci des rochefortais, DE comme salariés de PE!
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J
Bonsoir Rémy,<br /> <br /> Je peux te donner une explication des déménagements de sites dans les zones commerciales ou industrielles à la périphérie des villes.<br /> <br /> Lorsque dans une autre vie, quand j'étais sollicité pour une restructuration d'entreprise industrielle, je préconisais un déménagement à plus de cinquante kilomètres du lieu d'origine des locaux de<br /> l'entreprise afin de perdre la moitié des salariés dans ce transfert.<br /> <br /> Nous montions alors une négociation avec les représentants du personnel pour mettre en place un plan social. A l'époque nous proposions une prime de rupture d'un an, voire de deux ans de salaires<br /> pour obtenir des volontaires au départ. Toutefois, certains salariés se voyaient refuser cette proposition lorsque leurs fonctions étaient nécessaire à la continuation de l'activité de<br /> l'entreprise.<br /> <br /> Si nous transposons la problématique à Pôle-Emploi avec un désengagement de l'Etat de cette mission, nous verrons les étapes suivantes :<br /> <br /> - Dématérialisation des entretiens avec les demandeurs d'emploi et/ou espacement programmé des entretiens obligatoires.<br /> <br /> - Déménagement dans des sites éloignés des centres-ville et si possible mal desservis par les transports publics.<br /> <br /> - Faire une politique salariale très contraignante pour le personnel d'exécution.<br /> <br /> - Demander à l'encadrement un contrôle tatillon des tâches exécutées par le personnel et noter toutes "erreurs" pour les utiliser lors de l'entretien annuel d'évaluation afin de refuser toutes<br /> demandes d'augmentation de salaires ou d'évolution de carrière.<br /> <br /> - Lorsque le nombre de salariés aura été comprimé au maximum mais permettant toutefois de satisfaire l'ensemble des tâches incompressibles, on commence a dégagé l'encadrement en surnombre ou les<br /> plus âgés (moins maléables) en leur proposant de bonifier leur départ en retraite ou en prenant en charge l'outplacement nécessaire à leur départ de la société.<br /> <br /> - Le dernier volet consiste à faire reprendre l'entreprise par un "repreneur compétent dans le domaine d'activité" qui aura pris soin de nommer un Directeur Général de son sérail et inféodé aux<br /> nouvelles méthodes de management du repreneur.<br /> <br /> - Le marché du travail reprend de la vigueur et des services nouveaux seront vendus auprès de clients "solvables". Le retour sur investissement est enfin rentable.<br /> <br /> Des points pourraient être subdivisés pour permettre une conduite en "douceur" de la restructuration nécessaire au marché du travail.....<br /> <br /> Bonne chance Rémy et à tous,<br /> <br /> Jean-Pierre NGUYEN
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R
mouais ce qui est dit est dit...si le prix demandé est élevé c'est peut être à cause des exigences de P.E concernant les aménagements nécessaires pour "rendre plus lisible notre service pour les<br /> allocataires" du coup quid des autres...la question que je me pose c'est pourquoi Dom.Morin se désengage de toutes les MDE du P.C avec construction de nouvelles agences P.E qui certes tres belles<br /> mais qui en ces temps de disette font que le coup de gueule du Vice président s'explique...et puis une fois n'est pas coutume mais Armand je suis d'accord avec Camba regrouper les problématiques de<br /> l'emploi sous un même toit me semble un bon axe même s'il ne résout pas tout...si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi toutes les agences du 17 ont déménagé pour se retrouver en zone commerciale en<br /> s'éloignant systématiquement des centres "urbains"...je ne vois pas l'intérêt même pour les collègues d'un tel désengagement
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