23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 16:55

 

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Le Parisien  23 juin 2013

Sapin : «540 000 emplois aidés à la fin de l’année»

Michel Sapin, ministre du Travail, reste persuadé qu’en dépit des mauvaises nouvelles économiques le gouvernement tient le bon cap.

Au surlendemain de la conférence sociale, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social Maintient son objectif d'inverser la courbe du chômage et explique comment il compte faire pour y parvenir.

 

Les syndicats sont sortis très déçus de la conférence sociale, le Medef l’a trouvée « très utile ». Et vous?
MICHEL SAPIN.
C’était une grande conférence sociale. Le contexte économique très difficile joue sur les postures et les déclarations des uns ou des autres, mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Nous avons réussi depuis un an à mettre en place une nouvelle méthode, à développer une culture du dialogue social. J’observe qu’aujourd’hui cette méthode est partagée par tous.


Sur l’emploi, vous avez avancé?
Nous avons pris des mesures d’urgence. Il y a aujourd’hui des entreprises qui ont des emplois à pourvoir mais ne trouvent pas de candidats et des chômeurs qui recherchent du travail mais n’ont pas toujours la qualification nécessaire. Nous avons décidé, tous ensemble, à la grande conférence sociale, d’y remédier.

Ce sont souvent des jobs dont personne ne veut, ou alors des emplois qui requièrent des qualifications très pointues…
Il y a des métiers où les gens n’ont vraiment pas envie d’aller, c’est vrai. Dans ce cas, les employeurs doivent offrir de meilleures conditions de travail ou un meilleur salaire. Mais, pour le reste, là où c’est un problème de compétences disponibles, nous allons mettre en place d’ici à la fin de l’année ces 30000 formations supplémentaires pour permettre à ces emplois vacants de trouver preneur. Patronat, syndicats, régions, Etat : tout le monde a dit « banco » pour financer sa part du programme.

Seulement 30 000 emplois d’avenir ont été signés en six mois. Vous êtes déçu?
Absolument pas, c’est le rythme que nous avions prévu, il est normal que la montée en charge d’un nouveau dispositif soit progressive. Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 100 000 contrats cette année, vous verrez qu’il sera tenu.

Et pour les contrats de génération?
Là, j’ai haussé le ton à la grande conférence. Dans les petites entreprises, ça monte fort : environ 1000 par semaine. Mais, dans les entreprises de 50 à 300 salariés, où la loi prévoit des négociations, c’est à peine commencé, parce que ces négociations n’ont pas partout démarré. Il y a urgence, il ne faut plus attendre.

L’opposition dénonce un« plan caché » pour inverser la courbe du chômage à coups d’emplois aidés…
Il n’y a aucun plan caché. Personne ne pense qu’on ne résoudra le chômage à moyen ou long terme qu’avec des emplois aidés! Ce qui permet de créer de l’emploi durable, c’est la croissance, l’activité des entreprises. Mais pendant que la croissance est en panne on fait quoi? On compte les chômeurs sans rien faire? Pendant la crise de 2008, la droite a eu recours massivement aux emplois aidés et nous ne l’avons pas critiquée pour cela. Encore faut-il être attentif à la qualité des contrats aidés que l’on crée. Si ma seule préoccupation était de faire du chiffre, nous ne serions pas aussi exigeants sur les emplois d’avenir, en termes de profil des jeunes ou de formation. Je connais beaucoup de maires de droite qui s’engagent dans ces contrats, parfois plus que certains maires de gauche.

Il y aura combien d’emplois aidés à la fin de l’année?
Nous en avions programmé 340000. Nous venons d’en ajouter environ 100000. Avec les 100000 emplois d’avenir, nous serons donc à près de 540000 emplois aidés au total.

Dans ses dernières prévisions, l’Insee ne croit pas à l’inversion de la courbe du chômage…
L’Insee se base sur des hypothèses plus pessimistes sur les effets de la politique de l’emploi, nous allons les démentir par notre action.

Pas de coup de pouce pour le smic, gel du salaire des fonctionnaires… Le pouvoir d’achat a-t-il été le grand absent de la conférence sociale?

La principale cause de la baisse du pouvoir d’achat des Français, c’est le chômage. C’est en inversant sa courbe que l’on retrouvera du pouvoir d’achat et, pour cela, il faut continuer nos efforts de compétitivité. C’est elle qui nous permet de résister aux concurrents, de conquérir des marchés, de défendre notre industrie, de créer des emplois.

Ça veut dire que les salaires n’augmenteront pas durant le quinquennat?
Le président de la République l’a toujours dit : il y aura deux temps dans le quinquennat. D’abord celui de l’effort, du redressement, pour retrouver de la confiance et de la croissance. Nous y sommes.

Ça finit quand, le redressement?
Je ne connais pas la date. Mais il y aura un deuxième temps, j’en suis persuadé. Le temps où chacun bénéficiera du fruit des efforts demandés.

Comment allez-vous réformer la formation professionnelle?
Il faut une réforme en profondeur et tout le monde y est prêt. L’objectif est d’orienter davantage qu’aujourd’hui les efforts de formation vers les jeunes, les chômeurs, les salariés les moins qualifiés d’une part, et de raisonner davantage en termes de « parcours professionnel » personnel : on ne reste plus forcément une vie entière dans le même métier et la même entreprise.

Sur les retraites, le gouvernement s’en tiendra-t-il à des ajustements comme le redoutent certains partenaires sociaux?
Ce sera une vraie réforme de long terme, pour mettre en place des mécanismes qui permettront de financer nos régimes de retraite d’ici quarante ans. En même temps, il y a un déficit immédiat qui nécessite des ajustements immédiats. Il faut faire les deux, et nous allons faire les deux.

Tout le monde peut-il travailler quarante-quatre ans?
Avec Nicolas Sarkozy, celui qui avait commencé sa carrière tôt était obligé de travailler plus longtemps que les autres avant de partir. Le gouvernement a choisi une voie plus juste, en ne touchant pas à l’âge légal de départ à la retraite, mais en discutant de la durée de cotisation. Je rappelle par ailleurs à tous ceux qui se font peur avec des calculs insensés que la loi prévoit que tout le monde peut partir à la retraite à taux plein à 67 ans.


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commentaires

J
Réponse à "Rare et cher"<br /> <br /> 1. Pour pouvoir bénéficier d'une retraite pleine et entière, il faut réunir deux conditions : le taux plein (50%) ET le nombre de trimestres VALIDES requis. Par exemple, pour ceux nés en 1949 comme<br /> moi, ce nombre est de 161 trimestres. Si le nombre de trimestres n'est pas atteint, la CNAV-TS applique un abattement. Cet abattement est très faible s'il manque un seul trimestre mais il augmente<br /> très vite s'il manque beaucoup de trimestres.<br /> <br /> 2. En tout état de cause, à 67 ans, le taux appliqué, quel que soit le nombre de trimestres validés, est de 50%.<br /> <br /> 3. Par contre, la CNAV-TS applique une règle de proportionnalité! Quelqu'un qui ne peut justifier que de 80 trimestres recevra une retraite égale à 80/161 si elle est née en 1949.<br /> <br /> 4. Pour déterminer ce nombre de trimestres VALIDES, c'est l'ensemble de la carrière qui est pris en compte. Par exemple, 40 trimestres comme commerçant + 35 trimestres comme agriculteur + 80<br /> trimestres comme salarié du secteur privé + 10 trimestres comme fonctionnaire territorial, cela fait 165 trimestres alors que, étant né en 1949, il en faut 161. Le compte est donc atteint.<br /> <br /> 5. Cependant, la CNAV appliquera une règle de proportionnalité pour ce qui la concerne, à savoir 80/161. La MSA (Agriculteurs) versera, elle, 35/161. Le RSI (commerçants) versera 40/161 et la<br /> caisse de retraite des fonctionnaires territoriaux prendra, elle aussi, sa part.<br /> <br /> 6. Enfin, la CNAV-TS vérifiera qu'un nombre minimum de trimestres ont bien été non seulement VALIDES mais aussi COTISES. Si le nombre de trimestres COTISES requis n'est pas atteint, il y a un<br /> abattement ...<br /> <br /> 7. Si le nombre de trimestres validés est supérieur au niveau requis (161 dans mon cas), la CNAV-TS applique une majoration qui obéit à des règles de calcul différentes.<br /> <br /> 8. En tout état de cause, la retraite CNAV-TS ne peut dépasser un plafond absolu (environ 1600 euros brut par mois). Si le calcul fait ressortir un droit supérieur à ce plafond, il y a<br /> écrêtement.<br /> <br /> 9. Et, enfin, "cerise" sur le "gâteau", quelqu'un qui a toujours été payé au delà du plafond de la Sécurité Sociale (au moins pendant 25 années) ne reçoit pas une retraite égale à 50% de ce plafond<br /> contrairement à ce que croient beaucoup de gens! C'est le "salaire annuel de référence" ... revalorisé selon un coefficient défini pour l'année prise en considération (afin de tenir compte de<br /> l'inflation).<br /> <br /> Ok?
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F
oui mais ca c'est a condition d'avoir atteint quand meme un certain nombre de trimestres cotises et ce nombre minimum a atteindre varie selon ton age de depart
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B
Pourquoi chercher midi à 14 heures.<br /> AUTOMATIQUEMENT quand tu as 67 ans tu touches une retraite à taux plein calculée sur les 25 meilleures années. Point barre.<br /> que tu es travaille 25 ans ou 44 ans.
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C
ben...c'est tout lumineux!!!<br /> <br /> on baisse le montant des pensions sans le dire,<br /> <br /> en plus e ce premier "obstacle" s'ajoute la notion de trimestres cotisés...
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R
comment fait il le calcul ? départ à la retraite à taux plein à 67 ans avec un allongement de la durée des cotisations je ne comprends pas<br /> exemple j'ai 48 ans ayant 20 ans seulement au compteur cette année comment partir à taux plein à 67 ans ?<br /> merci de m'éclairer
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