11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 19:31

 

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Localtis.info  11 décembre 2013

 

Décrocheurs: le dispositif "ANI jeunes" a prouvé son efficacité

 

Les jeunes décrocheurs suivis par Pôle emploi et les missions locales ont des taux de sorties positives plus importants que les jeunes suivis dans le cadre d'autres dispositifs comparables. Publiée le 7 décembre 2013, l'évaluation du dispositif "ANI Jeunes" signale également que ce dispositif limite les inégalités d'accès à l'emploi.

Les résultats du dispositif "ANI Jeunes" sont bien meilleurs que les résultats des dispositifs comparables. C'est la conclusion principale du rapport d'évaluation publié le 7 décembre et réalisé par la société coopérative de conseil Geste, suite à une commande des partenaires sociaux.
Ce dispositif a été mis en place en 2011 dans le cadre de l'accord national interprofessionnel (ANI) du 7 avril 2011. Objectifs : accompagner les jeunes sortis du système éducatif sans qualification (avec une mise en œuvre confiée aux missions locales), accompagner les jeunes ayant intégré un cursus dans l'enseignement supérieur rencontrant des difficultés à s'insérer professionnellement (mise en œuvre confiée à l'Apec), et accompagner les jeunes ayant un diplôme et/ou une qualification reconnue et rencontrant des difficultés récurrentes pour accéder à un emploi durable (mise en œuvre confiée à Pôle emploi).
L'évaluation ne porte quant à elle que sur la mise en œuvre effectuée par Pôle emploi et les missions locales. Au total, en 2012, 28.500 jeunes ont bénéficié du dispositif à Pôle emploi et 22.800 dans les missions locales. L'objectif initial était de 40.000 jeunes (20.000 pour chaque structure).
Les taux de sortie en emploi durable sont plutôt encourageants : 43,5% à Pôle emploi et 28,7% dans les missions locales. "Ces deux taux, non comparables compte tenu de la spécificité des publics, sont de très bons taux dans le paysage de l'accompagnement renforcé, détaille le rapport, les résultats obtenus en termes d'insertion dans l'emploi durable sont meilleurs que ceux des dispositifs comparables." C'est le cas par rapport aux dispositifs "Trajectoire emploi" (TRA) et Cap vers l'entreprise (CVE) à Pôle emploi.
Même constat pour les missions locales. Le dispositif mis en place obtient de meilleurs résultats en termes d'insertion que le Civis et même bien meilleurs que le Civis renforcé : le taux de sortie en emploi durable est ainsi de 20,5% en Civis renforcé (27,4% en Civis), contre 28,7% dans le dispositif ANI Jeunes.

Peu de pratiques innovantes

Autre intérêt du dispositif : il tend à réduire les inégalités d'accès à l'emploi. A Pôle emploi, pour les jeunes sortis du système scolaire depuis un et quatre ans, l'écart des taux de chômage entre le niveau CAP-BEP et le bac est de 18%. Ces écarts "sont bien supérieurs à ceux de la cohorte ANI Jeunes 2012", précise le rapport, qui évalue l'écart à 9% entre niveau V (post CAP) et niveau III (diplômes de niveau bac +2). Et les réductions d'écart s'observent aussi pour le lieu de résidence, que le jeune soit issu d'une zone urbaine sensible (ZUS) ou non.
Alors quels sont les facteurs de réussite de ce dispositif ? Pour les auteurs du rapport, les moyens affectés par les partenaires sociaux ont eu leur importance. Au total, 30 millions d'euros ont été affectés pour la période jusqu'à fin 2012 aux missions locales et la même somme à Pôle emploi, pour accompagner 20.000 jeunes chacun. Pour 2013, le dispositif a été prolongé par un avenant jusqu'au 30 juin et par un autre jusqu'au 31 décembre, avec un montant supplémentaire de 60 millions d'euros. Des budgets qui sont issus du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP).
La méthode utilisée pour suivre ces jeunes est également mise en avant comme facteur de réussite. Chez Pôle emploi, les conseillers sont le plus souvent dédiés au dispositif. Ils suivent chacun une cinquantaine de jeunes. Les contacts sont fréquents : sur une durée moyenne de 4,7 mois, il y a un contact hebdomadaire et deux entretiens par mois. Dans les missions locales, les conseillers sont plus rarement dédiés à l'ANI Jeunes. Ils suivent une soixantaine de jeunes, "mais ce portefeuille peut être dépassé dans les petites missions locales où le dispositif n'est pas géré de manière spécifique", précise le rapport. Le temps de l'accompagnement, douze mois en moyenne au sein des missions locales, est ponctué d'entretiens (1,5 entretien, individuel et par téléphone, par mois en moyenne), plus fréquents que pour l'ensemble des publics accueillis en mission locale.
Reste que peu de pratiques innovantes ont été initiées grâce à ce nouveau dispositif, et que le "stop and go" de celui-ci, qui a finalement été prolongé, a créé des complexités pour la gestion dans chacune des structures.

Emilie Zapalski

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commentaires

K
Mouais..."vieille" innovation concernant le recrutement dont on peut se demander si l'élaboration relevait des missions prioritaires de l'ANPE...mais bon.<br /> Prestation aujourd'hui utilisée gratos par des DRH puissantes telle celle de La Poste qui devrait trouver ce service en interne ou sur le marché du recrutement...<br /> Prestation probablement déjà usée d'être trop restée l'exclusivité de PE.<br /> Mais ça fera hurler sans doute...
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Y
tout à fait d'accord..... Mais ce n'est même plus un vœu, c'est une prière désormais ! il suffit de regarder comment la MRS est mise en œuvre dans la majorité des cas ! pouah !<br /> Mort aux cons !
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K
Encore le bla bla habituel sur "les pratiques innovantes " alors que dans la même temps on critique le stop and go permanent, qui lui n'est pas une nouveauté, oh combien !<br /> J'observe encore un fois que si le dispositif est une réussite c'est à partir des bonnes vieilles recettes de l'entretien individuel et non à partir de pseudo-innovations qui servent surtout à<br /> noircir du papier glacé.<br /> La lutte contre le chômage a besoin de constance et de persévérence, de traitement égalitaire des populations et des territoires, et d'une direction ferme sur les principes et indépendante des<br /> caprices politiques, elle n'a pas besoin d'innovation glamour.
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Y
c'est toute la machine PE qui est vérolée.... PE ne tient que par la conscience professionnelle des conseillers et de quelques membres de l'encadrement.... Le pb, c'est que l'encadrement est trop<br /> falot et carriériste pour que PE fonctionne comme il le devrait....
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J
La logique initiale du "système" des emplois aidés, c'est de proposer un candidat dont le conseiller estime qu'il aurait de bonnes chances de réussir si on l'aide "plus ou moins" selon le cas<br /> d'espèce!<br /> Avec Pole Emploi (et plus encore du temps de l'ANPE!), c'est devenu un moyen de "gestion de la liste" ... Quand j'étais salarié de Pôle Emploi-Anpe, j'ai TOUJOURS refusé d'entrer dans ce "système"<br /> ...! J'en ai payé le prix mais je suis fier du comportement que j'ai eu à l'époque qui m'a permis de ne pas être le complice des magouilleurs ...
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