11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 11:15

 

La Voix du Nord 9 août

Menaces, insultes, agressions… Le quotidien des conseillers de Pôle emploi, dans la métropole comme ailleurs, est loin d’être une sinécure. « L’impatience… »

Un climat délétère sape l’institution, qui a comptabilisé 400 incivilités dans la région l’an dernier.VDN

 

« J’ai été insultée, menacée à plusieurs reprises. J’ai vu une personne lancer une souris d’ordinateur à la tête de l’un de mes collègues. On sent la tension, la pression due à la crise… » Marie (prénom d’emprunt) est conseillère chez Pôle Emploi. À 37 ans, elle affiche une ancienneté de neuf années et est passée d’une agence de la métropole à l’autre. Le constat reste identique : l’impatience grandit. « Je peux comprendre les difficultés. Je les entends, j’ai de l’empathie mais le ton peut vite monter… » Bénéficiant de nombreuses formations, de jeux de rôles, du soutien de sa hiérarchie, de relais internes… Marie se fait une raison, le doigt posé au besoin sur le petit bouton d’une alarme silencieuse. « Si la situation dérape, cela me permet d’alerter mes collègues… »

Nadine Crinier, directrice régionale de Pôle emploi, confirme le climat délétère qui sape de nombreuses institutions (lire notre édition de lundi). 401 incidents signalés en 2013 au plan régional, 148 cette année à fin juin. Rien de négligeable, même au regard des trois millions d’entretiens annuels menés dans la région. La directrice évoque, comme d’autres, « qu’au-delà des actes d’incivilités, c’est aussi une montée assez forte de l’impatience qui se constate… » Au point que certains vont travailler la boule au ventre. « Parfois, les familles sont menacées. »

Air connu

La logique agressive répond à un principe simple : « On hausse le ton, dans l’espoir d’être reçu plus vite. » Un petit air déjà entendu. Pour autant, Pôle emploi a fait de cette question l’une de ses priorités dès 2011. « 5 000 jours de formation dispensés en 2013 sur l’accueil », glisse la directrice. L’organisation s’est adaptée aux vents mauvais. Un manager accueil joue le rôle de tampon. Il se doit de déminer au plus vite les situations à risques. « De l’interactivité directe » avec le public qui produit de bons résultats. Si au plan national, la hausse des incivilités frise les 13 % en 2013, elle est en baisse de 10 % au plan régional. L’apparition d’agents de médiation y contribue également. Voilà pour l’écume. La réalité est plus perverse. Les conseillers sont pris entre le marteau et l’enclume. « Nous ne savons pas donner ce que le marché du travail n’offre pas », résume Nadine Crinier qui se fait intransigeante. Les indélicats, en fonction de la gravité des faits, subiront un dépôt de plainte. Doublé parfois d’une exclusion temporaire. « Les demandeurs d’emploi trop agressifs ne viennent que sur convocation durant deux mois. » Plus qu’un rappel à l’ordre, un rappel au respect mutuel.

Des agents Transpole agressés

« 515 atteintes physiques de janvier à novembre 2012 contre 574 de janvier à août 2013, une hausse de 11 %. » Ces chiffres révélés dans nos colonnes comportaient un corollaire. Les voyageurs ne sont pas les seuls à subir la hausse des incivilités. Le nombre de délits contre les agents augmente aussi nettement. Une centaine d’agressions physiques ont été recensées en 2013 dans le métro. « Les hôtesses se font aussi régulièrement insulter. » Mohamed Fahri, délégué syndical, cite un exemple : « Un contrôleur s’est pris un coup de stylo dans la joue alors qu’il verbalisait un usager. ».

À la CAF, le téléphone pleure

 

150 actes signalés... Neuf plaintes. PHOTO STEPHANE MORTAGNE

Photo archives Stéphane Mortagne

Au cours des six premiers mois de l’année 2014, ce sont près de 150 actes d’incivilité qui ont été signalés, dont la moitié au téléphone. Par ailleurs, la CAF du Nord n’hésite pas, quand la situation le justifie, à déposer plainte à l’encontre des auteurs. Ainsi, neuf plaintes ont été déposées en 2013. Huit sont encore en cours d’instruction. un usager a été condamné à un an de prison dont quatre mois ferme et deux ans de mise à l’épreuve.

« Le service public des CAF ne peut offrir un accueil de qualité que lorsqu’il est co-construit avec les allocataires. Ces derniers doivent faire preuve de civilité et de politesse lors de leurs contacts avec celle-ci », rappellent les services. Enfin, la CAF adapte ses modalités d’accueil aux allocataires en mettant progressivement en place un accueil sur rendez-vous à destination des allocataires dont la situation est délicate ou complexe.

Enfin, « la direction de la CAF du Nord attache une importance particulière au risque d’incident à l’accueil en développant des actions de prévention, de formation, de sécurisation de ses points d’accueil, de prise en charge et d’accompagnement des salariés ». Un guide de gestion des incivilités destiné aux agents d’accueil est également en cours d’élaboration.

La Poste aussi ?

Le Groupe La Poste se déclare « dans l’incapacité de mesurer précisément » le nombre d’incivilités quotidiennes. En revanche, l’entreprise a incité ses collaborateurs à déclarer ce qui leur arrive dans la journée. Cela a multiplié par cinq ou six les « déclarations ». Il y a quelques années, le temps d’attente était le ferment des tensions. Aujourd’hui, l’élément déclencheur se situe plutôt dans les procédures financières (défaut de pièces d’identité, compte à sec…). Enfin, 23 000 collaborateurs en France ont suivi des formations de prévention. « On ferme exceptionnellement le bureau afin que les formations se déroulent sur les lieux mêmes où travaillent les agents… »

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 19:01

 

Le Courrier Picard  4 août 2014

Pôle Emploi: un avenir radié

Le nombre de radiations à Pôle Emploi augmente régulièrement et parfois de façon abusive. De son côté, l’établissement public se défend de courir après les chiffres.

d’archives)

 

C’est arrivé par la Poste : radié. Je n’ai pas compris. » Antoine, Amiénois de 23 ans, a vécu une situation que beaucoup de demandeurs d’emploi connaissent : la radiation.

D’après les chiffres communiqués par l’agence, les radiations administratives ont augmenté de 14,4 % entre mai et juin sur le plan national. En Picardie, les raisons de sorties sont à 42 % pour un défaut d’actualisation/absence à un contrôle et 13 % pour radiation administrative. Seuls 17 % le sont pour une reprise d’emploi et 10 % pour un stage.

« Ils disaient que je ne m’étais pas présenté à un rendez-vous. Mais je n’étais pas au courant. » Dès la réception de son avis de radiation, Antoine revérifie. Son portable, d’abord. D’habitude Pôle Emploi lui envoie un SMS de rappel, rien. Son adresse mail, rien. Son courrier, rien. Il n’y a que sur son espace personnel, sur le site internet de l’agence, qu’il avait reçu un message. « C’est la première fois, d’habitude j’ai un SMS et un mail. Mon espace Pôle Emploi, j’y vais à chaque début de mois pour m’actualiser mais autrement je n’y vais pas. »

Il a reçu un message sur cet espace, deux jours avant son rendez-vous (la loi oblige de prévenir un minimum de sept jours en amont). « Je ne l’avais pas vu. Par contre ma radiation je l’ai bien reçue par courrier, pas de problème. »

Une conseillère Pôle Emploi, dans l’Aisne, nous explique : « On a des consignes pour favoriser la dématérialisation. Si lors de l’inscription vous acceptez d’avoir des informations par internet, plus rien ne passera par courrier. C’est vicieux. »

Antoine ne touchait pas d’allocations, mais pour beaucoup une radiation signifie une suspension des aides. Deux mois sans allocations, pour des personnes en difficulté et pour des motifs parfois excessifs, ça peut paraître sévère.

Une contestation difficile 

Pour la conseillère de l’Aisne : « On veut rationaliser. Personnellement je devais gérer 460 dossiers en même temps. Alors on passe par internet, par téléphone. » Si vous ne répondez pas au téléphone pour un entretien avec votre conseiller, « la procédure de radiation est automatiquement lancée par le logiciel ».

Car dorénavant le conseiller remplit un compte rendu dans un logiciel après tout entretien, y compris téléphonique. S’il oublie de le faire ou si l’entretien n’a pas lieu, la procédure est lancée.

Il est possible de contester. Il faut interpeller le directeur d’agence dans les deux semaines suivant la réception de l’avis de radiation. En parallèle, il est possible de saisir le médiateur régional. Salarié de Pôle Emploi, il n’a qu’un rôle consultatif mais peut influer sur l’avis auprès du directeur régional. L’étape suivante reste le tribunal administratif. Mais pendant les démarches, les allocations restent suspendues.

« On ne sait pas quels sont les motifs légitimes pour louper un rendez-vous ou un appel. Une panne de voiture ? L’impossibilité de faire garder ses enfants ? Il semblerait que ça ne soit pas suffisant », se désole la conseillère axonaise. « Le directeur juge au cas par cas, mais du coup, selon qui on a en face, les motifs ne se valent pas forcément. »

Un autre conseiller, dans la Somme, est amer : « J’aimerais exercer mon vrai métier : accompagner des demandeurs d’emploi et non devenir une machine à radier. Pôle Emploi est souvent dans l’illégalité. Les convocations devraient être envoyées par recommandé par exemple, ce n’est jamais le cas et bien souvent les délais ne sont pas respectés. »

Antoine n’a pas contesté. « Comme je ne touchais rien et qu’ils ne me trouvaient pas de boulot, j’ai laissé tomber Pôle Emploi. Je me débrouille par moi-même. »

VINCENT BERNARDET

Pour s’informer sur les recours contre une radiation, une ancienne conseillère a fondé un site internet : www.recours-radiation.f
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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 10:17

JB

EUROPE 1 le 2 août à 9H

Interview de Jean Bassères par Julian Bugier

 

Julian BUGIER

 

On parle emploi ce matin avec un rapport choc publié cette semaine, un rapport inquiétant aussi sur la violence dont sont victimes les agents de POLE EMPLOI : 8.442 incivilités enregistrées l’an dernier soit 13% de plus en un an.

Agent POLE EMPLOI

On est dans des conditions de travail qui sont déplorables, on accueille les gens de façon déplorable. Les gens ne sont pas contents, ne sont pas satisfaits et c’est normal.

Agent POLE EMPLOI

Aujourd’hui, nous avons du fait de la dégradation de la qualité de service, du fait des rythmes de travail, une agressivité de plus en plus forte.

Agent POLE EMPLOI

On est surbooké et on ne peut pas faire notre travail correctement.

Julian BUGIER

Voilà pour ces quelques témoignages. Bonjour Jean BASSERES.

Jean BASSERES

Bonjour.

Julian BUGIER

Vous êtes directeur général de POLE EMPLOI. D’abord, est-ce que cette montée des incivilités vous inquiète ?

Jean BASSERES

Moi je suis toujours inquiet quand des conseillers de POLE EMPLOI sont confrontés à de la violence verbale ou physique. Il faut quand même relativiser cette montée des incivilités. Vous avez cité un chiffre tout à l’heure vous-même, de 8.400 agressions de toutes natures, verbales ou physiques, sur un an ; c’est un chiffre qui est issu de POLE EMPLOI. Si on rapporte ça à l’ensemble des contacts que nous avons annuellement avec les demandeurs d’emploi, ça relativise quand même la portée de ce chiffre. Ayez en tête qu’on a chaque année à peu près 46 millions de contacts avec les demandeurs d’emploi, ça fait 200.000 par jour. Donc il ne faut pas nier le fait que c’est un métier difficile d’être conseiller, qu’on doit gérer des difficultés sociales, de la désespérance sociale, que ça suscite chez les demandeurs d’emploi qui sont en situation difficile, des réactions quelquefois dures, violentes, que notre travail à nous, c’est de rassurer ces demandeurs d’emploi, de protéger la sécurité des agents…

Julian BUGIER

Et de les accompagner pour un retour à l’emploi…

Jean BASSERES

Et de les accompagner pour un retour à l’emploi naturellement.

Julian BUGIER

Jean BASSERES, est-ce que cette montée de la violence est directement liée selon vous à la hausse du chômage ?

Jean BASSERES

Elle est liée incontestablement à la dégradation de la situation économique, à la poussée du chômage même si on ne peut pas faire de corrélation dans les zones géographiques entre augmentation du chômage et augmentation de la violence et de l’incivilité.

Julian BUGIER

Sur ce point, est-il vrai que vous avez installé des sonnettes discrètes pour que des agents puissent prévenir si un entretien se passe mal ? Un système d’alarme c’est ça ?

Jean BASSERES

C’est exact, on a un système d’alarme qui permet à un conseiller qui se sent en danger, d’alerter immédiatement via ce système l’ensemble de ces collègues. On a des dispositifs qui permettent aussi dans les agences de POLE EMPLOI, d’avoir des espaces de dégagement, ce qui permet au conseiller de quitter l’espace d’entretien avec un demandeur d’emploi si les choses se passent mal.

Julian BUGIER

Combien d’agents POLE EMPLOI pour combien d’agences aujourd’hui en France ?

Jean BASSERES

Nous avons aujourd’hui à peu près 50.000 agents POLE EMPLOI pour un nombre d’agences de proximité, c'est-à-dire en contact direct avec les demandeurs d’emploi et les entreprises, autour de mille.

Julian BUGIER

On sait que les agents sont souvent débordés, on en a entendus. Est-ce que les moyens sont à la hauteur des enjeux ?

Jean BASSERES

Les moyens, il faut le rappeler, ont été considérablement augmentés ces dernières années puisqu’en deux ans ont été créés à POLE EMPLOI, quatre mille postes de conseiller.

Julian BUGIER

Mais c’est suffisant, Jean BASSERES ?

Jean BASSERES

Moi je pense que l’objectif qui est le nôtre, c’est de savoir quelles sont nos priorités et la grande nouveauté à POLE EMPLOI, depuis deux ans, c’est de considérer que tous les demandeurs d’emploi et toutes les entreprises n’ont pas les mêmes besoins et donc il faut qu’on oriente nos moyens sur les publics qui sont les plus en difficulté. C’est ça qu’on essaie de faire…

Julian BUGIER

C'est-à-dire ?

Jean BASSERES

C'est-à-dire ceux qui sont le plus éloignés de l’emploi, ceux pour lesquels il faut intervenir…

Julian BUGIER

Le chômage de longue durée par exemple…

Jean BASSERES

Le chômage de longue durée…

Julian BUGIER

Les emplois non qualifiés…

Jean BASSERES

Exactement et c’est ce qu’on a fait en créant dans chaque agence – et ça c’est une grande nouveauté depuis deux ans – des postes de conseiller  qui sont exclusivement consacrés à accompagner des demandeurs d’emploi en difficulté. Nous en avons aujourd’hui 3.400, conseillers, ça fait qu’on a 190.000 demandeurs d’emploi qui font l’objet d’un accompagnement personnalisé et le plus soutenu possible et notre objectif, c’est de monter ce chiffre et la dernière Conférence sociale nous a demandé d’ailleurs d’ici la fin de l’année de permettre à 80.000 nouveaux demandeurs d’emploi de bénéficier de cet accompagnement qui est le plus personnalisé.

Julian BUGIER

Avec une moyenne quand même Jean BASSERES, du nombre de chômeurs suivis par un conseiller, de 117 je crois… un agent, un conseiller, pour 117 chômeurs !

Jean BASSERES

De mon point de vue ça ne veut rien dire, ce chiffre et je vais essayer de vous expliquer pourquoi, parce que justement nous avons mis en place un accompagnement des demandeurs d’emploi qui distingue trois modalités d’accompagnement, donc ce n’est pas la moyenne globale qui fait sens, c’est la moyenne par modalité d’accompagnement. Dans l’accompagnement renforcé dont je vous parlais, on a dit : un conseiller doit suivre au maximum 70 demandeurs d’emploi. La moyenne nationale, c’est moins de 60. Et à l’extrême, vous avez des demandeurs d’emploi qui sont autonomes, qui n’ont pas besoin d’un accompagnement régulier et là effectivement on a dit que le conseiller peut suivre entre 200 et 350 demandeurs d’emploi…

Julian BUGIER

Mais est-ce que c’est suffisant, Jean BASSERES, au vu de la désespérance et des problèmes de chômage que rencontre la France ? J’ai vu qu’en Allemagne – vous allez me dire si je me trompe – mais j’ai fait un petit comparatif avec l’Allemagne - étude 2011 de l’inspection des finances, en France, 221 agents pour 10.000 chômeurs contre 420 en Allemagne.

Jean BASSERES

2011. Depuis, 4.000 CDI créés à POLE EMPLOI, donc on n’est plus dans ces comparaisons. Ce qui est important, c’est savoir ce qu’on fait des moyens qui nous sont donnés. Et le vrai débat qui existe au sein de POLE EMPLOI, c’est de savoir si on accepte ou pas d’avoir un traitement différencié des demandeurs d’emploi en fonction des besoins. C’est ça pour moi la ligne de partage. Vous avez aujourd’hui des demandeurs d’emploi qui sont inscrits à POLE EMPLOI, qui sont qualifiés, qui n’ont pas de difficultés structurelles à retrouver du travail, pourquoi consacrer à ces personnes autant de temps que pour ceux qui ont des problèmes de qualification et les chômeurs de longue durée ? C’est ça, la vraie rupture qu’on a introduite. Moi, en arrivant à POLE EMPLOI il y a trois ans, je rappelle que l’offre de service était : tout le monde est traité pareil ! On est sorti de cette logique.

Julian BUGIER

On va parler Jean BASSERES, dans un instant, de la répartition géographique et des moyens que vous mettez en place pour s’en sortir. D’abord quelques propos de chômeurs un peu désabusés quand même.

Demandeur d’emploi

Ce serait mieux qu’ils enlèvent le serveur vocal et qu’ils mettent quelqu’un à la place.

Demandeur d’emploi

Il n’y a rien, rien, que l’ANPE ne puisse faire ; mais par contre, quand il s’agit de punir ou de radier, ils radient vite !

Demandeuse d’emploi

Moi personnellement, je me débrouille mieux par moi-même en cherchant sur internet, sur d’autres sites que sur POLE EMPLOI !

Julian BUGIER

Evidemment ce ne sont que quelques propos parmi tant d’autres…

Jean BASSERES

Ce qui est toujours fascinant, si vous permettez, c’est qu’à chaque fois, ce sont des propos qui vont dans le même sens. Nous, il se trouve qu’on fait des enquêtes de satisfaction ; je suis le premier à dire qu’on a des marges de progrès mais ce que j’observe, c’est qu’on a progressé de trois points et vous avez 67% des demandeurs d’emploi qui sont satisfaits du service de POLE EMPLOI…

Julian BUGIER

Vous dites qu’on a trop tendance à voir la face sombre de POLE EMPLOI….

Jean BASSERES

Oui, c'est-à-dire que 67%, ça veut dire que vous avez deux demandeurs sur trois qui quand ils sont interrogés, devraient dire que globalement ils sont satisfaits et là, à chaque fois, on me fait écouter des témoignages de personnes – et je ne conteste pas ces témoignages – qui vont dans un sens. Donc oui, on a des progrès à faire mais on a fait beaucoup de progrès et il ne faut pas les oublier.

Julian BUGIER

Il y avait quelque chose qui m’intéressait dans ces témoignages tout de même, Jean BASSERES, c’est sur les radiations – elles ont bondi de 14% le mois dernier – il y a toujours une petite suspicion sur les radiations, on dit que c’est pour sortir les gens des listes ; quelle est votre réaction et votre commentaire sur ce point ?

Jean BASSERES

Cette suspicion, je ne la comprends pas puisque nous avons eu un rapport fait par le Médiateur de POLE EMPLOI, qui est quelqu’un d’indépendant, des rapports parlementaires qui ont écrit noir sur blanc : il n’y a pas de politique de radiation à POLE EMPLOI. Et 90% des motifs de ces radiations c’est le fait de ne pas se rendre à une convocation de POLE EMPLOI.

Julian BUGIER

Un mot des disparités parfois criantes ; la carte de répartition a été publiée cette semaine. Dans le Nord – Pas-de-Calais par exemple : chômage record, chômage record, 12,8% et seulement un conseiller pour 133 chômeurs – alors j’ai vu que ça montait jusqu’à 230 chômeurs par agent par exemple à la Réunion. Pourquoine pas répartir les moyens là où sont les besoins les plus importants ?

Jean BASSERES

Deux-trois commentaires si vous permettez… d’ailleurs vous continuez à raisonner en moyenne toutes modalités d’accompagnement, ce qui encore une fois pour moi n’a pas de sens…

Julian BUGIER

C’est vous qui avez publié cette enquête…

Jean BASSERES

Oui mais nous, on publie par modalité d’accompagnement. Ce qui m’intéresse dans le Nord – Pas-de-Calais, c’est la moyenne pour l’accompagnement renforcé, pour les autres modalités. Deuxièmement, notons ensemble qu’on est le seul service public je crois, à être aussi transparent. Nous sommes le seul service public qui publie régulièrement l’évolution de sa charge.

Julian BUGIER

Donc vous dites que les moyennes ne veulent rien dire, il faut regarder au cas par cas…

Jean BASSERES

Non, non… Troisièmement, il y a des inégalités territoriales, beaucoup moins fortes que ce qu’on dit – si vous regardez au niveau des régions ou des départements, les moyennes par modalité, vous verrez que les écarts sont beaucoup plus faibles – et ces écarts, il faut bien sûr les corriger. C’est ce qu’on a fait. Et si vous observez précisément la publication que nous avons réalisée il y a quinze jours et celle que nous avons réalisée il y a quelques mois, on note qu’on a corrigé parce qu’effectivement aujourd’hui, on répartit mieux les moyens en fonction des besoins.

Julian BUGIER

Beaucoup disent que la formation, c’est le vrai sujet pour un retour à l’emploi, est-ce que c’est vrai ?

Jean BASSERES

Pour certains demandeurs d’emploi. Moi je crois que le risque qu’on a collectivement c’est d’avoir des généralisations qui concerneraient tous les demandeurs d’emploi. Vous avez des demandeurs d’emploi aujourd’hui qui n’ont pas besoin d’être formés pour retrouver un emploi ; en revanche – et ça revient à mon idée qui est toujours la même, centrer les besoins là où ils sont les plus évidents – vous avez des demandeurs d’emploi qui ont besoin de formation et il faut pouvoir leur donner la possibilité d’améliorer leurs qualifications.

Julian BUGIER

François HOLLANDE avait promis de renforcer les moyens de POLE EMPLOI, c’était l’engagement 35 me semble-t-il, il a donc tenu promesse, Jean BASSERES ?

Jean BASSERES

Oui, 4.000 CDI, c’est un vrai renforcement.

Julian BUGIER

Quand vous voyez chaque mois les chiffres du chômage qui augmentent, est-ce que pour l’homme que vous êtes, c’est un crève-cœur ?

Jean BASSERES

Bien sûr, parce que des chômeurs, j’en rencontre beaucoup et je sais le drame social qu’est le chômage. Donc de voir effectivement moi après moi les chiffres des demandeurs d’emploi augmenter ne peut être qu’un crève-cœur et ne peut être aussi qu’un renforcement de la motivation qui est la nôtre pour au quotidien se battre – et c’est ce que font tous les conseillers de POLE EMPLOI – se battre pour aider les demandeurs d’emploi et les entreprises, on n’en a pas parlé ce matin mais c’est important, à faire en sorte que le chômage diminue dans ce pays.

Julian BUGIER

Merci Jean BASSERES.

Jean BASSERES

Merci à vous.

 

 

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 09:58

 

ARF Poitou Charente  6 août 2014

Publication de la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes

La loi n°2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a été publiée au Journal officiel du mardi 5 août 2014.
Elle prévoit notamment une réforme du congé parental, la protection du père salarié pendant les quatre semaines suivant la naissance de l’enfant, le recul des stéréotypes sexistes ou encore la généralisation de la parité dans toutes les sphères de la société (politique, conseils d’administration, ordres professionnels…).

Le texte institue également une négociation globale unique pour l’égalité des rémunérations et des parcours professionnels et avance à 2017, l’obligation de compter 40 % de femmes aux postes de cadres dirigeants de l’État. Les entreprises qui s’obstinent à ne pas respecter leurs obligations en matière d’égalité professionnelle seront privées d’accès à la commande publique, à compter du 1er décembre 2014.

Pour accroitre le niveau d’emploi des femmes, favoriser l’implication des pères et mieux partager les responsabilités parentales, la réforme du congé parental sera applicable au 1er octobre 2014. La loi introduit une protection des pères salariés pendant les quatre semaines suivant la naissance de l’enfant, et crée une autorisation d’absence du travail pour le futur père afin d’accompagner la future mère à trois examens échographiques.

La loi vient également préciser que les actions de promotion de la mixité des métiers, de la lutte contre les stéréotypes sexistes et pour l’égalité professionnelle seront éligibles aux fonds de la formation professionnelle.

Réformé dans la loi, le complément du libre choix d’activité (CLCA) devient la prestation partagée d’éducation de l’enfant (Prepare).
A noter : une convention tripartite Etat-Cnaf-Pôle emploi, signée en avril 2014, statue sur l’accompagnement au retour à l’emploi des allocataires de la Prepare et du CLCA hors congé parental d’éducation (disponible dans PRECO).

Consulter la loi n°2014-873 du 4 août 2014

Pour en savoir plus sur l’accès à la formation et le retour à l’emploi dans le cadre d’un congé parental, consultez notre fiche ad hoc dans PRECO.

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 20:12

Le Nouvel Observateur 3 août 2014

Yvon Le Men, le poète qui attaque Pôle Emploi en justice

 

Le système de l'assurance-chômage veut-il remettre "les conteurs à zéro"? Entretien.

 

« Toute une histoire à cause d’un mot.» Il y a un an, le poète Yvon Le Men, intermittent du spectacle âgé de 60 ans, est accusé par Pôle Emploi Service d’avoir triché. «Vous n’êtes pas ce que vous dites, un artiste du spectacle vivant.»Son statut de poète interprète est remis en cause, il est radié et condamné à rembourser rétroactivement (sur trois ans) la somme de 29 796 euros.

Pour lui, « c’est une insulte ». Car depuis plus de quarante ans, Yvon Le Men raconte le monde au monde, partout dans le monde. Le monde des songes, sûrement pas des mensonges. Depuis toujours, Yvon Le Men vit par – et pour – la poésie. À l’oral et à l’écrit.

Après son bac, en 1970, il entre à la fac d’histoire de Rennes. Sa mère est à ce moment-là au chômage, il est orphelin de père depuis cinq ans. La vie, déjà, ne lui fait pas de cadeaux. À 18 ans, il commence à écrire, abandonne ses études et, très vite, donne à entendre ses poèmes au public. Ses premiers pas sur scène, il les fait devant des ouvriers en grève. C’est pour lui «une révélation»«un coup de foudre»,«une profession de foi». Dès lors, il pratique dans toute la France «la poésie dite», le récital. Dans sa Bretagne natale, pas un village où sa voix n’a résonné, où ses mots n’ont raisonné.

En 1986, Yvon Le Men est enfin affilié au régime des intermittents, «mais ça n’a pas été facile tout de suite». Il ne commence à «gagner correctement sa vie» que vers 1990. Depuis 1984, il est principalement salarié intermittent de l’association «Chant manuel». Dans sa ville de Lannion et en lien avec le théâtre le Carré magique, celle-ci organise, entre autres, des rencontres littéraires et des lectures de textes. Yvon Le Men est notamment chargé de mettre en voix les œuvres de ses invités. Il participe aussi au Festival «Étonnants voyageurs» de Saint-Malo, auquel il a «intégré la poésie, encore une fois, par l’oralité».

Le 8 juin dernier, il y a interprété l’intégralité de son poème «En fin de droits», dans lequel il règle ses comptes avec Pôle Emploi qui veut remettre«les conteurs à zéro». En parallèle, l’association du festival a lancé une pétition de soutien qui a déjà réuni plus de 1000 personnes. Mais«l’administration n’a jamais tort», explique-t-il. Et s’il était préférable de croire, avec Jean Ferrat, que «le poète a toujours raison»? Entretien.

BibliObs Pôle emploi vous a contacté une première fois en juillet 2013, puis vous a envoyé une lettre le 19 novembre 2013. À quel moment avez-vous décidé de prendre la plume et de combattre?

Yvon Le Men Bien sûr, quand j’ai reçu ma lettre de radiation, j’étais totalement abattu. Mille sentiments m’ont traversé: le désespoir, la colère, l’envie de m’enfermer, de hurler. J’ai donc écrit une lettre de recours que j’ai eu beaucoup de mal à rédiger, comme je le dis dans mon poème [«J’ai écrit cinquante livres et je ne sais pas écrire une lettre de recours gracieux»]. La langue administrative, je ne la connais pas – chacun sa langue – et quand on ne la comprend pas, on est vaincu. J’ai donc décidé d’écrire ce poème à la suite d’une coïncidence plutôt étrange. En allant poster ma lettre de recours, j’ai vu deux postières que je connais, et l’une d’elles m’a dit: «Il y a une grève des trains.» À cause de la grève, ma lettre risquait en plus de ne pas arriver à temps!

Je me suis dit : « Ce n’est pas possible, le monde entier est contre moi.»Dans ces situations-là, on devient un peu paranoïaque. Je suis rentré à la maison, je me suis assis devant ma table, et j’ai commencé à écrire. C’est cette anecdote-là, cette goutte d’eau supplémentaire qui a fait déborder le vase. Ce poème, je l’ai écrit très vite, en une semaine. J’écrivais jour et nuit, d’où la tension qui s’en dégage et qui ne finit pas jusqu’à ce que j’ai fini de la dire. Après, je l’ai retravaillé au scalpel. Ça a été une longue expiration, mais l’inspiration est venue de la situation. Inspiration, expiration... et aussi respiration.

Pour qui l’avez-vous écrit ? Pour vous ou pour «les saltimbanques sans banque»?

Quand on écrit, on écrit toujours à partir de soi, mais un soi qui serait les autres. Un soi universel. En creusant au fond de soi, on trouve quelqu’un, un homme, une femme, un enfant, qui a quelque chose à vous dire. Je l’ai écrit pour ceux à qui on enlève leurs droits: au-delà de l’argent, le droit de se défendre, le droit d’être écouté. J’ai été accusé et condamné sans même pouvoir me défendre, alors j’ai parlé pour ceux qui ont du mal à parler. J’étais l’un d’eux. Je l’ai écrit pour mes frères humains, il y a des gens du personnel de Pôle Emploi qui l’ont lu et qui se sont retrouvés dans mon texte. C’est pour ça, il me semble, qu’il a été aussi entendu au festival de Saint-Malo: parce qu’il dépasse la question des intermittents…

La vraie question est : « où en est notre humanité?» C’est facile de sévir quand on ne voit pas les gens, de tirer un trait de crayon sur quelqu’un. C’est un peu le malheur d’aujourd’hui, l’humanité disparaît tout doucement, et avec l’administration c’est encore plus vrai, personne n’est en face, pas de médiation, pas de discussion. Mais dans le comité de soutien, il y a aussi des gens de Pôle Emploi dont certains souffrent dans leur travail.

Votre poème est accompagné de vingt pages dessinées par Pef. Comment s’est passée cette collaboration?

Nous sommes amis depuis plus de vingt ans et il se trouve qu’il était à la maison à ce moment-là. Ses dessins, avec mon texte, ont du sens. Pef, avec ses mots tordus, a inventé quelque chose: c’est la langue des enfants blessés, des dyslexiques, et moi j’étais blessé comme les enfants qui ont du mal à parler et qu’on n’écoute plus. À chaque fois que je parlais, je parlais à côté,«si t’es toi tais-toi sinon tu seras retenu contre toi». Ces dessins sont un vrai contrechamp.


Dans ce livre, il y a aussi Verlaine, François Villon…

Verlaine, c’est l’homme fragile qui dit : «Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches/Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.»Il parle à une femme mais quand il dit: «Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches», moi je vois un secrétaire très lointain qui déchire ma vie.

Quant à Villon, lui a été gracié plusieurs fois par Louis XI alors qu’il avait tué. Je l’ai cité car il a été le premier poète français à avoir évoqué les«frères humains». Avec lui, l’humanité est entrée dans la poésie. Mais je fais aussi référence aux slogans publicitaires: «Votre argent m’intéresse disait la BNP». Et à Ulysse…

... celui qui disait au cyclope qu’il s’appelle «Personne». En effet: «Personne ne parle personne ne m’a parlé» revient tout au long du texte. C’est ce silence qui vous a le plus blessé?

La cruauté la plus grande, c’est l’absence de discussion. Je peux aller en Chine, en Haïti, à Brazzaville, je peux aller partout, mais pas à Pôle Emploi Bretagne. Alors qu’on est sur la même planète, dans le même pays. Il y a deux moments où j’aurais pu m’expliquer: une femme m’a appelé pour me demander comment je négociais mes contrats, je lui ai répondu et pour une certaine raison, on a dû raccrocher. Elle devait me rappeler le lundi suivant, mais elle ne l’a pas fait.

La deuxième fois, c’était avec une autre femme, celle qui a une jolie voix dans mon poème. Mais elle m’a appelé quand tout était déjà fait et qu’il était trop tard. Elle m’a conseillé de faire ma demande de recours, qui a été refusée. Il y a aussi des médiateurs à Pôle Emploi qui, normalement, doivent vous répondre dans les sept jours, mais je n’ai eu aucun contact. Mon avocat, lui-même, a écrit à un médiateur national qui a répondu au bout d’un mois, mais rien, sinon la langue de bois habituelle.

Vous écrivez : «C’est la faute au Président que j’ai élu si je suis dans la lie c’est le Président qui me nique mon air de rien de trois fois rien l’air de rien». Vous en voulez à François Hollande?

C est une façon de parler, comme on dit. Avant lui, il y a eu d’autres présidents, et après lui, il y en aura d’autres, même s’il est le chef des «armées», le chef des chefs, pour le moment. En réalité, c’est surtout l’Administration que je dénonce. L’Administration, c’est personne, c’est tout le monde. C’est personne. C’est une entité composée de multiples personnes qui au final n’en font qu’une et dont les individualités ne seraient pas responsables de ce qu’elles font ensemble et des conséquences de leurs actes sur la vie des gens.

J’ai eu des discussions avec des gens qui travaillent à Pôle Emploi et qui me disaient: «C’est pas de notre faute, c’est le système.» D’autres se justifiaient en disant: «Ce n’est pas moi, c’est mon chef et le chef de mon chef», etc., etc. Mais si on leur enlève leur responsabilité, ils n’ont plus d’humanité. Et moi, je refuse cette idée-là. Dans mon texte, je leur en donne de l’humanité. Eux me la refusent en ne me parlant pas, ou seulement quand c’est trop tard. Alors si personne n’est responsable, tout le monde l’est. «Si ce n’est toi, c’est donc ton frère», disait le loup à l’agneau dans la fable de la Fontaine.

Et puisque c’est la faute de «personne», c’est la faute au «Président»?

J’ai voté pour lui, comme beaucoup de gens, mais à la fin du passage que vous citez, j’écris «oui/oui/et non». Il y a deux oui – il est tout de même le chef des chefs des chefs – et un non à la fin... Mais c’est surtout la faute à un système, et à ceux qui ont voulu et veulent toujours de ce système où l’Administration, au plus haut niveau, ne revient pas sur ses décisions, mêmes mauvaises. Elle ne se trompe jamais. L’erreur, pour elle, n’est pas humaine.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

J'ai décidé d’assigner Pôle Emploi en justice, devant le Tribunal de Grande Instance de Saint-Brieuc. Je conteste tout ce qu’ils disent. J’ai pris un avocat pour la première fois de ma vie. Je crois que c’est au moment où j’ai décidé de dire le poème en public que j’ai pris cette décision. Mon combat, c’est David contre Goliath. J’ai mis du temps à comprendre ce qui arrivait, maintenant j’ai compris ce qu’ils me reprochaient et je le conteste. La justice, c’est le retour de l’humanité. Il y aura des gens, du monde en face, on ne sera plus dans le flou de l’internet.

Personne ne m’a parlé, et ça, c’est une catastrophe extrêmement contemporaine, c’est terrible. On ne sait pas par où passer. C’est un monde qui s’est retiré, qui est devenu abstrait. On a enlevé les gens, on les a mis dans des codes, des cases. À Pôle Emploi, quelqu’un m’a dit: «Il y a des métiers qu’on n’arrive pas à cadrer»«il n’y a pas de case pour eux». Il y a des gens qui ne comprennent pas que je veuille rentrer dans une case, mais j’en avais une, celle de «poète interprète», qui me donnait à exister socialement. Le droit à l’intermittence, qui permet d’être indemnisé pendant le travail de préparation des spectacles, je ne l’ai pas volé. Et tout d’un coup, à la fin de la partie, ils changent les règles…

        

Dans cette société qui se déshumanise, à défaut d’avoir une case, les poètes ont-ils encore une place?

Oui, justement. Plus le monde sera dématérialisé, plus la langue sera dénaturée par les éléments de langage, et plus la poésie sera nécessaire. Elle veille au grain de la langue. Le poème résonne au plus profond de nous, il naît à la source de notre humanité, de notre réalité. C’est peut-être notre seule langue commune, même si on ne la comprend pas toujours. La poésie nous aide à ne pas tomber seul dans nos questions. Elle nous parle. Elle nous réunit, à l’inverse de la langue codée de cette Administration que je ne comprends pas.

De plus, à force de vouloir communiquer, on a affadi la langue et on ne dit plus rien. Au contraire – et je ne parle pas que de moi, cela dépasse mon chemin – je pense que le poème a de beaux jours devant lui, grâce à ces mauvais jours qui s’annoncent justement et qui nous menacent d’encore plus de solitude… Où êtes-vous, qui êtes-vous, pourrions-nous nous dire les uns aux autres. Les uns avec les autres.

Propos recueillis par Chloé Thibaud

En fin de droits, par Yvon Le Men, dessins de Pef, 
éditions Bruno Doucey, 80 p., 13 euros. 
En librairie le 2 octobre 2014, disponible dès maintenant sur commande.

Yvon Le Men lit son poème, le 8 juin dernier, au Festival «Étonnants voyageurs» de Saint-Malo: 

 

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 19:01

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Le Monde  30 juillet 2014 (JB Chastand)

A Pôle emploi, entre 40 et 275 chômeurs pour chaque conseiller selon les agences

Des inégalités persistantes, mais lentement en voie de résorption. Tel est le principal enseignement des données portant sur le nombre de chômeurs par conseiller, qui ont été publiées pour la deuxième fois de son histoire par Pôle emploi, lundi 28 juillet. Après plusieurs mois de refus, l'organisme avait été contraint par une décision de la commission d'accès aux documents administratifs, saisie par Le Monde, de rendre publics ces chiffres sensibles une première fois en septembre 2013.

Pôle emploi s'était alors engagé à actualiser ces chiffres tous les six mois et à lutter contre les disparités territoriales qu'ils avaient révélées. Il aura finalement fallu en attendre dix pour obtenir la nouvelle livraison. Datées du 1er juillet, ces données montrent que les écarts entre la charge de travail des agences restent importants. Alors que la moyenne du nombre de chômeurs suivis par conseiller est de 117,2 sur toute la France, l'écart va ainsi de 40 dans l'agence guadeloupéenne de Morne-à-l'Eau à 275 dans celle de Plateau Caillou, à La Réunion.

 LA RÉUNION LANTERNE ROUGE

La Guadeloupe et la Martinique, qui avaient été exclues de la première publication, ont été cette fois-ci intégrées. Les départements d'outre-mer apparaissent à cette aune très mal dotés. La Réunion fait ainsi figure de lanterne rouge, puisque les huit agences les plus chargées du pays (plus de 230 chômeurs par conseiller) sont toutes situées sur l'île.

Neuvième du classement, Vierzon (Cher) est la seule agence de métropole à figurer dans les quinze agences aux « portefeuilles » les plus lourds. En moyenne régionale, c'est le Nord - Pas-de-Calais, au taux de chômage record (12,8 %), qui compte les agences les plus chargées de métropole, avec en moyenne 133,6 chômeurs par conseiller, mais cela reste bien moins que la Guyane (180,8) ou La Réunion (207,6).

A l'opposé du spectre, l'agence de l'Ile-Rousse, en Corse, fait toujours figure d'agence la plus accueillante en métropole, avec seulement 49,7 chômeurs par conseiller. La Corse dans son ensemble semble particulièrement bien dotée, avec 100,2 chômeurs par conseiller. Avec un ratio de 96,6 demandeurs d'emploi par agent, la Basse-Normandie fait toutefois figure de région la plus choyée. Rhône-Alpes, au taux de chômage le plus faible de France (8,6 %), compte de son côté six des quinze agences les moins chargées du pays (Pontcharra, Saint-Jean-de-Maurienne, Albertville…).

« LES ÉCARTS SONT BEAUCOUP MOINS ÉLEVÉS QU'ON NE L'A DIT »

Ces données confirment le constat déjà dressé en septembre 2013. Pôle emploi ne répartit pas forcément ses moyens en fonction des besoins, puisque les territoires au chômage le plus élevé sont souvent ceux où les conseillers sont le moins nombreux. « Les écarts sont beaucoup moins élevés qu'on ne l'a dit », a défendu Jean Bassères, le directeur de Pôle emploi, dans un entretien aux quotidiens du groupe Ebra publié lundi. Les 2 000 postes en renfort obtenus en 2013 ont en effet permis de les réduire.

Globalement, 88 % des conseillers ont un « portefeuille » inférieur aux limites maximales nationales. Par ailleurs, les écarts se sont légèrement réduits, l'écart-type à la moyenne passant de 22,9 à 20,7.

Localement, Douai (Nord), parmi les dernières du classement en septembre, avec 192 chômeurs par conseiller, a par exemple bénéficié de six postes supplémentaires. De quoi faire descendre ce ratio à 162 chômeurs et placer l'agence à la 21e place de la seule métropole. La Picardie (11,5 % de chômage), qui caracolait en tête avec plus de 150 chômeurs par conseiller, est de son côté redescendue à 126, un ratio qui reste toutefois bien supérieur à la moyenne nationale. Mêmes tendances dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, qui ont bénéficié de renforts, à l'image de Saint-Denis ou de Tremblay-en-France.

Mais, dans le même temps, d'autres agences sensibles, comme Créteil ou Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), ont perdu des conseillers et grimpent dans le classement des agences aux charges de travail parmi les plus élevées.

Un effort de transparence incomplet

 

Bien qu’en publiant ces données, Pôle emploi fasse preuve d’une certaine transparence, il faut rappeler que ces chiffres ne tiennent pas compte des éventuels conseillers à temps partiel. Pôle emploi refuse en effet de publier les chiffres ajustés par équivalents temps-plein. L’organisme choisit aussi de les présenter pour les 2,6 millions de demandeurs d’emploi « suivis » par un conseiller, ce qui exclut ceux, par exemple, inscrits depuis moins de quatre mois ou qui se trouvent actuellement en formation. En incluant ces chômeurs, chaque conseiller suit en moyenne 242 chômeurs. Enfin, le suivi des chômeurs ne constitue pas la seule activité des conseillers, qui doivent aussi rechercher des offres ou traiter des dossiers
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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 10:19

 

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Le Parisien 29 juillet 2014

Le difficile quotidien des agents de Pôle emploi

Il y a eu 8 442agressions physiques et verbales l'an dernier à l'encontre des agents chargés des chômeurs.

Une gifle décochée par un chômeur à un agent, un ordinateur projeté contre un mur, un couteau brandi en entretien, des insultes... Le climat est lourd chez Pôle emploi. La direction a recensé 8 442 « incivilités » en 2013, dont 5 900 agressions verbales et 242 physiques envers ses agents, selon un bilan transmis début juillet aux syndicatsUn chiffre en hausse de 13 % par rapport à 2012.

Même s'ils sont à relativiser par rapport aux dizaines de millions de rencontres sans histoire entre les agents de Pôle emploi et les chômeurs qu'ils sont chargés de suivre, ces chiffres ne sont pas à négliger. Car ils témoignent d'un état de tension entre une administration qui, dans un pays où le chômage atteint un niveau record, applique des règles, et des usagers qui, parfois, ne les comprennent pas. Exemple ? Le phénomène d'indus amenant des chômeurs à rembourser des trop-perçus d'allocations, ou la nouvelle convention d'assurance chômage en vigueur depuis le 1er juillet.

Thierry Huet, représentant CGT au CHSCT de Pôle emploi Ile-de-France, pointe aussi les effets néfastes de la fusion de l'ANPE et des Assédic, qui a donné naissance à Pôle emploi en 2008 : « Au moment où la crise économique a causé de fortes turbulences, il a fallu absorber l'afflux de demandeurs avec des équipes déstabilisées. Un agent qui faisait du placement ne sait pas toujours répondre aux questions sur l'indemnisation par exemple. » « La direction est dans une logique d'économies, et cela dégrade les conditions de travail. Certains conseillers ont tant de chômeurs à gérer qu'ils n'ont même plus le temps de prendre contact avec eux », dénonce aussi François Millet, du SNU Pôle emploi (FSU).

Sans minimiser les conséquences de ces incidents, la direction, elle, met en avant les mesures prises pour protéger les agents. Et rappelle que selon le baromètre de juin réalisé auprès de ces derniers sur la qualité des conditions de travail, l'indice de satisfaction (76 %) a progressé de 4 % en six mois.

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 23:20

 

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DARES

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 20:22

 

Localtis.info  21 juillet 2014

Maisons de l'emploi: des fermetures en cascade ... en attendant une éclaircie ?

Plusieurs maisons de l'emploi s'apprêtent à fermer leurs portes d'ici la fin de l'année en raison du désengagement de l'Etat. Pourtant, selon leur réseau Alliance Villes Emploi, la tendance pourrait s'inverser. L'association fonde ses espoirs sur le rapport d'évaluation du Conseil national de l'emploi, favorable à ces structures, appelant à une stabilisation de leurs finances.

La maison de l'emploi de Givors, dans le Rhône, va fermer ses portes à la fin de l'année 2014. La décision vient d'être prise par le conseil d'administration. En cause : le désengagement de l'Etat. Selon Martial Passi, maire de Givors, récemment interrogé par l'AFP, le financement, quasi exclusivement assuré par l'Etat et la ville depuis sa création, "s'est fragilisé, au point de devenir critique avec l'annonce il y a quelques mois de la diminution (-10% en 2014 , -70% en 2015), et même de la suppression des subventions de l'Etat allouées à toutes les maisons de l'emploi". "Les publics pourront se tourner vers les missions locales ou Pôle emploi, précise-t-on à la mairie, cela va poser des problèmes supplémentaires, et cela n'aide pas du tout l'emploi !" La commune affiche un taux de chômage compris entre 15% et 16%...
La maison de l'emploi de Givors n'est pas un cas isolé. D'autres structures, parmi les 182 maisons de l'emploi existantes, ont les mêmes difficultés et ont décidé de fermer. C'est le cas de la maison de l'emploi d'Alençon créée en 2006, qui, faute de crédits, va elle aussi cesser ses activités le 31 décembre 2014, avec six salariés à reclasser. Les subventions de l'Etat pour cette maison de l'emploi sont passées de 100.000 euros annuels à 50.000 euros. Le reste du budget est pris en charge par la ville (80.000 euros) et la région (25.000 euros), mais aucune de ces collectivités ne souhaite prendre le relais de l'Etat. Les sommes issues de l'Europe (53.000 euros) ne peuvent elles non plus compenser le désengagement de l'Etat… 
A Argentan, la fermeture de la maison de l'emploi à la fin de l'année 2014 a été prononcée en juin 2014 lors de l'assemblée générale de l'association. L'Etat a divisé par deux sa subvention (de 130.000 à 50.000 euros). Les collectivités, communauté de communes du pays du Camembert et ville d'Argentan, ne peuvent plus pallier ce désengagement.
D'autres décident d'arrêter leur activité d'accueil. La maison de l'emploi et de la formation professionnelle (MDEFP) de Loudéac a fait ce choix. Depuis le 1er juillet, la structure n'a plus de personnel d'accueil et son espace multimédia est également hors service pour les usagers. Elle a recentré ses activités sur des missions de GPEC, suivant les exigences du nouveau cahier des charges des maisons de l'emploi.

Des ministres acquis à la cause des maisons de l'emploi

Pourtant, malgré ces annonces de fermetures en cascade, Marie-Pierre Establie d'Argencé ne se décourage pas. La déléguée générale d'Alliance Villes Emploi considère que le phénomène n'est pas si important et concerne souvent des territoires où les élus n'étaient pas totalement convaincus de l'intérêt de ces structures. "Cela arrive, ce n'est pas grave", assure-t-elle. AVE place ses espoirs dans le rapport de Patricia Bouillaguet, personnalité qualifiée du Conseil national de l'emploi (CNE), remis le 1er juillet au ministre du Travail (voir notre article ci-contre). Le rapport met en avant l'utilité des maisons de l'emploi, et indique notamment qu'aucun des partenaires interrogés ne souhaite leur disparition. Il propose une période transitoire de deux ans, durant laquelle l'Etat devrait maintenir le cahier des charges de ces structures et leur financement. "Les maisons de l'emploi ne sont pas toutes parfaites, mais elles ont une vraie utilité, le rapport le dit bien, signale ainsi la déléguée générale d'AVE, plusieurs maisons de l'emploi ont décidé de fermer mais en fin d'année, les décisionnaires vont peut-être revenir sur leur choix." 
Le budget des maisons de l'emploi est passé de 82,2 millions d'euros en 2010 à 26 millions d'euros en 2014, auxquels s'ajoutent 10 millions d'euros pour des actions liées à la GPEC…
Marie-Pierre Establie d'Argencé, dont l'association a récemment rencontré François Rebsamen, ministre du Travail, espère un retournement de situation, avec des budgets supplémentaires pour les années à venir. D'après elle, le ministre est acquis à la cause, même s'il doit tenir compte des contraintes budgétaires. "Il nous a promis son soutien, et Carole Delga, nouvelle secrétaire d'Etat à l'économie sociale et solidaire, est elle aussi acquise à notre cause", assure-t-elle. Preuve en est la réapparition des maisons de l'emploi dans le projet de loi sur l'économie sociale et solidaire, dans le cadre de la mise en oeuvre des clauses sociales. Durant les discussions, les structures avaient disparu du texte, pour revenir dans la version validée le 17 juillet 2014 par la commission mixte paritaire.
Pour AVE, les maisons de l'emploi vont toutefois devoir se réorienter vers leurs nouvelles missions : moins d'accueil du public, plus de GPEC, et aussi "un vrai rôle, en lien avec les régions, sur l'évolution professionnelle, dans le cadre du conseil en évolution professionnelle (créé par la loi de 2013 sur la sécurisation de l'emploi), détaille Marie-Pierre Establie d'Argencé, certaines régions choisissent de mandater leurs maisons de l'emploi sur cette thématique."

Emilie Zapalski

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 21:27

 

Les Echos  15 juillet 2014

C3 Consultants doit trouver d’urgence un repreneur

 Toutes les entités du groupe sont désormais en redressement judiciaire.Le prestataire de Pôle emploi compte 580 salariés

Le dossier a étonnement traîné en longueur. Mais après sept audiences, le tribunal de commerce de Nantes a fini par étendre la procédure de redressement judiciaire à l’ensemble des entités du groupe C3 Consultants. Basé à Saint-Herblain, en périphérie de Nantes, ce groupe est, avec 580 salariés, l’un des principaux opérateurs privés spécialisés dans le placement des demandeurs d’emploi, agissant notamment pour le compte de Pôle emploi. Son chiffre d’affaires était estimé à 23 millions d’euros en 2012.

Une première entité, C3 Consultants Atlantique, avait été placée en redressement judiciaire le 5 février dernier. Mais l’administrateur judiciaire, Armel Dolley, réclamait depuis plusieurs semaines l’extension de la procédure aux autres entités du groupe dont le passif global est estimé à plus de 14 millions d’euros. C’est désormais chose faite, avec une période d’observation de six mois, pour les filiales C3 Consultants Ile de France-Centre, qui représente la moitié de l’activité, ainsi que pour les entités Est, Sud-Ouest, C3 groupe et le holding TFI du PDG et fondateur du groupe Thierry Frère.

En mai, s’appuyant sur le rapport demandé par le tribunal à un expert-comptable, l’administrateur éreintait la gestion du groupe et pointait les nombreux flux d’argent entre les différentes entités entraînant une « confusion de la trésorerie » et rendant « manifestement impossible » un plan de continuation. La justice s’intéresse aussi à l’entreprise et à son dirigeant. Deux enquêtes préliminaires sont en cours. L’une est ouverte par le parquet de Nantes pour abus de biens sociaux. L’autre est menée par le parquet de Bobigny pour une éventuelle fraude aux contrats aidés dans le département de Seine-Saint-Denis.

Un groupe de cadres et Aksis s'intéressent au dossier

Mercredi dernier, le tribunal de commerce de Nantes a aussi décidé de nommer un deuxième administrateur judiciaire pour ces filiales, en l’occurrence Bertrand Manière, du cabinet TPM installé à Paris et à Nantes. Armel Dolley reste administrateur pour C3 Consultants Atlantique et TFI. Une audience est prévue le 24 septembre en vue d’une éventuelle fusion des procédures en cours.

De son côté, le ministère public a aussi requis mercredi d’écarter le dirigeant Thierry Frère de la direction du groupe, ce dernier étant résolu à demeurer dans la place où travaillent plusieurs membres de sa famille. Le tribunal rendra sa décision le 16 juillet sur ce point. C’est là une condition exigée par les candidats à la reprise et par les représentants du personnel.

Pour l’heure, alors que l’appel à repreneur n’a pas été lancé, un groupe de cadres s’intéresse au dossier ainsi que la société Aksis. Cette société de Saint-Quentin (Aisne), évolue dans le même secteur d’activité que C3 et vient de réitérer par courrier son intérêt pour le groupe nantais, dont le savoir-faire et l’expérience est reconnu dans le placement de chômeurs. Pour les observateurs de ce dossier complexe, le repreneur devra faire montre d’une solide surface financière et être adoubé par les instances de Pôle emploi, dont les contrats avec C3 courent jusqu’en 2015, les appels d’offres devant être relancés en octobre



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La convention tripartite Etat-UNEDIC-Pôle emploi

 

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Rapport sur la sous-traitance    

 

 

 

 

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Le rapport Iborra sur le SPE (texte intégral)

 

PE-copie-2

 LE BUDGET 2013 DE POLE EMPLOI

 

 

 

 

 

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Utile et pratique 

 

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    texte intégral (gratuit)

 

 

Ce livre est dédié aux agents de Pôle emploi et à ceux qu’ils accompagnent chaque jour.

  (Christian Charpy)

 

 

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La Convention Collective Nationale

 

 

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Histoire de l'Assurance Chômage (VIDEO INA)


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